Hier encore, des centaines d'Oranais sont sortis dans le centre-ville pour réaffirmer leur rejet de l'élection présidentielle du 12 décembre et dénoncer l'entêtement du pouvoir à tenir le scrutin. Cette fois, la marche a démarré de la rue Mostaganem pour atteindre la place du 1er-Novembre. "Nous sommes obligés de changer, chaque jour, le lieu de départ de la marche. Sinon, les services de police nous interdiraient de manifester contre le vote", a justifié un des animateurs du hirak oranais. Samedi après-midi, les hirakistes ont bien tenté de négocier la possibilité d'organiser les marches anti-vote (itinéraire, horaire, lieux de départ et d'arrivée) pour éviter de "jouer au chat et à la souris" avec la police mais, après avoir longuement attendu, ils ont reçu une fin de non-recevoir. "Désormais, l'horaire et le lieu de départ de la marche seront communiqués discrètement pour éviter les éventuelles fuites", a expliqué un hirakiste. Au cours de leur marche d'hier, les manifestants ont repris quasiment la totalité des slogans dénonçant la "mascarade électorale", leur détermination à marcher tous les jours pour la faire avorter et pour parvenir à réaliser la revendication ultime, celle pour laquelle les Algériens sortent depuis neuf mois, à savoir le démantèlement de l'ensemble du système au pouvoir. "H'na ouled Zabana, coupez-nous la tête, nous ne voterons pas", "A ya Zabana, silmya ou njibou l'houria", "Ulac l'vote ulac", ont été quelques-uns des slogans scandés par les centaines de marcheurs avant que la manifestation ne s'achève par l'hymne national à la place du 1er-Novembre. En battant le pavé rue Mostaganem et boulevard Emir-Abdelkader, les marcheurs ont lancé des appels de ralliement à tous ceux qui les observaient depuis le trottoir, les cafés ou les balcons. "Had el-hirak wajib watani, elli ivoti khayen watani" (Ce hirak est un devoir national, celui qui vote est un traître national), "Nodo ya wharna, nodo nodo !" (Oranais, réveillez-vous !), ont-ils notamment lancé. Les manifestants n'ont pas omis de rappeler qu'ils resteront mobilisés et que rien ne les arrêtera dans leur quête d'une Algérie meilleure. "Koul youm massira, wallah mana habsin" (Nous marcherons tous les jours, nous ne nous arrêterons pas), ont-ils scandé tout au long de la marche.