Qu'il pleuve, qu'il vente ou qu'il neige, et au-delà de toutes entraves à la liberté de circulation et la répression qui s'est abattue en ce vendredi 10 janvier 2020, les Algériennes et les Algériens sont sortis massivement sur l'ensemble du territoire national pour revendiquer un changement radical du régime. Il y'avait encore répression lors du 47ème vendredi de révolution populaire, notamment au centre d'Alger. Néanmoins, cela n'a fait que renforcer la mobilisation du peuple qui poursuit son chemin pour l'instauration de l'Etat de droit, et asseoir la démocratie. Dans les quatre coins du pays, les Algériens ont défié le régime qui est de plus en plus acculé. La ferveur populaire ne semble pas s'arrêter, et ce, jusqu'à l'aboutissement des revendications. Asseguas ameggaz, elhirak raho labass Coïncidant avec la nouvelle année amazighe, le 47e vendredi a été l'occasion pour les manifestants d'arborer fièrement leur appartenance identitaire : « asseggas ameggaz, el hirak raho labass » est désormais à ajouter au répertoire des chants de la révolution du 22 février. L'emblème amazigh a été brandi dans plusieurs wilayas, au même titre que des pancartes souhaitant un « joyeux Yennayer » à l'ensemble des Algériens. La capitale a connu une nouvelle démonstration de force, bien que durant la matinée, les premiers manifestants ont été réprimés, voire interdits de marcher, notamment sur la rue Didouche Mourad. Encore nombreux, les Algériens ont réaffirmé leurs revendications, à savoir le droit l'autodétermination, l'instauration d'une période de transition afin de consacrer l'Etat de droit et d'édifier la deuxième République. Tizi-Ouzou, Bouira et Bejaia n'ont point connu d'essoufflement, bien au contraire. Les foules étaient nombreuses et les revendications similaires à celles des autres villes du pays. «Nous aimons l'Algérie, nous enlèverons la bande » tel a été le chant principal entonné à Setif, qui comme chaque vendredi, a réuni des milliers de manifestants. Le même refrain a été repris à Annaba, par une foule immense devons-nous le dire, où les manifestants sont sortis en force à la cour de la révolution depuis où ils ont marché vers le centre-ville. Fidèle à ses habitudes, Constantine a connu une grandiose marche, pacifique faut-il le souligner. Les « hirakistes » ont d'ailleurs crié à haute voix « nkemlou biha ghir b silmiya –Nous la poursuivrons d'une manière pacifique -». A Bordj Bou Arreridj, où les manifestants ont été agressés durant les deux précédentes marches, la mobilisation s'est poursuivie aujourd'hui. La population a affronté le froid de ce vendredi et sortie dans les rues pour maintenir la pression jusqu'à l'atteinte des objectifs du Hirak. Pour les 47e vendredi de suite, les habitants de Guelma sont sortis dans la rue exprimer leur rejet d'un système en faillite, exigeant du coup le changement démocratique et l'instauration d'un Etat de droit et des institutions. Le même topo à Médéa, ou ni la pluie ne le froid n'ont empêché les manifestants d'être nombreux et d'affirmer encore une fois, la détermination du peuple à arracher la démocratie et la liberté. L'ouest du pays a connu des manifestations exceptionnelles. Les rues d'Oran ont vu de grandes foules y défiler. « Presse libre, justice indépendante » a été l'un des slogans marquants qui a retenti à El Bahia. Sous une pluie battante, Il a marché à Mostaganem. La manif s'est déroulée dans le calme et la fraternité. Oued R'hiou et Maghnia ont également marché, et Djelfa qu'on disait démobilisée, renoue avec les marches populaires, sous le slogan phare de « libérez l'Algérie ». Laghouat a également marché, on annonce néanmoins l'arrestation d'un manifestant à la fin de la marche qui s'est déroulée pourtant, d'une manière pacifique. A Boussaada, dans la wilaya de M'sila, hommes, femmes et enfants sont sortis manifester leur volonté de construire l'Algérie de demain. Biskra n'a pas été en marge du 47e vendredi révolutionnaire « Main dans la main, nous aurons el istiqlal » crient les manifestants. A Adrar également, les manifestants ont tenu à revendiquer une libération du peuple, qui depuis 1962, n'a connu de libération que celle de la terre. Les manifestants d'El Oued ont dénoncé le coup de force du 12 décembre, qualifiant le pouvoir d'illégitime. A Bechar, on pouvait entendre la foule crier : « y'en a marre du règne des 3issaba, ils poursuivent le pillage par la loi sur les hydrocarbures ». Ce sont 44 wilayas qui ont vu le déroulement des manifestations, en plus de celles tenues dans des villes autres que le chef-lieu. Encore une fois, et comme chaque vendredi depuis le 22 février 2019, la rue tient ses promesses. Synthèse : Libre Algérie