840 kilogrammes de #hashish (#kif) ont été interceptés hier par les unités du GGF (Gendarmerie) et l'armée dans la région d' #Ain_Guezzam, à la frontière algéro-nigérienne. C'est la plus importante quantité de drogue saisie dans le Sud en 2020. Les circuits du hashish suivent généralement des routes multiples et variées dans les espaces maghrébin et sahélien. Le hashish est cultivé au nord du Maroc, et son transport passe par des routes est-ouest (vers le nord-ouest de l'Algérie) ou nord-sud (Sud du Maroc/Sahara occidental/Mauritanie/nord-ouest du Mali). Selon les conditions sécuritaires, les marchés de destination et les intermédiaires qui participent à ces opérations, les réseaux du hashish adaptent l'itinéraire des convois qui transportent le hashish. Autant ce genre de saisies dans le Sud de l'Algérie peuvent paraitre spectaculaires, autant elles n'ont que très peu d'impact sur les activités des véritables réseaux criminels qui tirent profit de ces marchés. Les jeunes arrêtés au bord des véhicules sont des transporteurs. Ils ne sont jamais propriétaire de la marchandise, et ils sont très mal payés (centaines d'Euros) pour une activité risquée qui leur coûte très chère sur le plan judiciaire. Ils ne connaissent ni le nom de leur « boss », ni le commanditaire de l'opération, ni les clients potentiels. Par conséquent, ils ne sont pas en mesure d'informer les forces de sécurité sur ces opérations ou les réseaux au sommet des chaîne du trafic de drogue. Dans ce cas précis, les «narcotrafiquants» (plutôt transporteurs) auraient pris la fuite, laissant la marchandise et prenant le deuxième véhicule qui accompagnait le convoi vers la frontière. Les transporteurs seront probablement chassés par leur communauté ou peut-être même tués pour avoir perdu une telle quantité de kif. Si l'on veut véritablement lutter contre le trafic de drogue, ce n'est pas en pointant une Kalashnikov devant ces jeunes que l'on peut y arriver. Il faut couper le lien qui alimente et lie les vrais trafiquants et des jeunes, souvent vulnérables, dans une précarité terrible et sans opportunités pour construire leur avenir. Il faut créer des des emplois dignes, des activités commerciales légales et rénumérantes et mettre en place les conditions d'un climat de confiance entre citoyens et forces de l'ordre. Ce qui n'est pas le cas actuellement. Crédit photo: Ministère de la défense (MDN)