حَسْبُنَا اللَّهُ وَنِعْمَ الْوَكِيلُ" « Suite au drame qui a endeuillé la famille universitaire après le décès de l'étudiante Bekkouche Nacéra, résidente à la Cité universitaire pour filles Ouled Fayet 2, dû à un court-circuit au niveau d'une résistance dans la chambre où elle logeait et non à l'explosion d'une bouteille de gaz, le ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique présente en son nom et au nom des cadres des œuvres universitaires et de l'ensemble de la famille universitaire ses sincères condoléances à la famille de la défunte, priant Dieu Le Tout Puissant d'entourer son âme de Sa sainte miséricorde et de l'accueillir en Son vaste paradis", précise la même source. C'est le laconique communiqué du MESRS ! « Suite à ce dramatique incident, les services de la Sûreté ont ouvert une enquête pour déterminer les causes et circonstances de cet accident » nous rapporte la presse algérienne. Une énième enquête dont il y a peu de chances qu'elle aboutisse à des sanctions. Parce que derrière ce drame, il y a la disparition cruelle d'une jeune fille qui a promis à sa maman d'étudier et de décrocher un diplôme et un emploi qui lui permettront d'aider sa famille. Rien d'autre ! Et dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux, une dame a magistralement dénoncé les conditions de vie dans nos cités universitaires en citant de nombreux détails relatifs à l'hébergement, la qualité des repas servis, les toilettes, l'insécurité qui y règne. Une vidéo émouvante, sincère qui met à nu l'irresponsabilité de certains cadres nommés à des postes qu'ils ne méritent pas. Irresponsabilité doublée inconscience ! Pire ! Si on en croit certains médias, le sous-directeur des statistiques à l'office national des œuvres universitaires affirme, sans le moindre scrupule, que « Le coût d'un repas au sein des restaurants universitaires est estimé à 160 DA » et que « ces repas seraient meilleurs que ceux qu'ils dégustent chez lui ». Dans n'importe quel pays digne de ce nom, un tel responsable, au vu de ses déclarations, devrait être limogé sur le champ en attendant les résultats de cette hypothétique enquête. J'ai écouté cette vidéo du début jusqu'à la fin. La dame parle en connaissance de cause puisque sa mère travaille dans un restaurant universitaire. Elle décrit minutieusement la politique d'approvisionnement des restos U, la magouille des responsables à tous les niveaux et crie sa rage devant une telle injustice et une telle indifférence. Comment rester insensible devant un tel drame ? On pourra toujours se contenter de la formule consacrée حَسْبُنَا اللَّهُ وَنِعْمَ الْوَكِيلُ, mais cela ne suffit pas à mon sens. Il faut continuer à dénoncer pacifiquement ce système qui a engendré ces médiocrités à tous les niveaux.