L'image ne prête pas à confusion : des étudiants farfouillent, le sac à dos en bandoulière, dans des bacs à ordures des quartiers sur les hauteurs de la capitale. A voir ces étudiants dans cette posture indigne, on ne peut s'empêcher de se rappeler les multiples misères faites à cette catégorie d'intellectuels en herbe alors qu'ils sont prisés sous d'autres cieux. Au lieu d'ouvrir grandes les portes des résidences universitaires et d'améliorer le gracieux, en ces jours de fin de Ramadhan, les étudiants sont renvoyés à la rue et se retrouvent dans l'obligation de quémander ou de se rabattre sur les restos du cœur. Les directeurs, eux, trouvent la parade pour fermer à leur nez les cités, étant donné que le personnel des restos U a quitté les lieux en direction du bled pour fêter la fête en famille. Les étudiants évoquent, la main sur le cœur, toutes les magouilles qui se trament au su et vu de tout le monde dans ces lieux censés accueillir dans la dignité cette crème si chère à la nation. Les restaurants leurs sont fermés sans qu'ils soient le moins du monde associés à cette décision unique. Autre fait désolant, les communes où sont implantées ces résidences à l'instar de Ben Aknoun, n'ont pas ouvert de restos du cœur. Il importe pour finir de séparer le confessionnel et le pédagogique pour faire «la mue» nécessaire dans nos campus.