Les nouvelles modalités de réouverture des frontières posent des questions auxquelles nous n'avons pas encore de réponse. Cette propension à publier des communiqués flous n'est pas nouvelle. Elle est presque une constante. On peut comprendre la crainte des autorités de voir la propagation de la pandémie en Algérie. Mais cela devrait relever de mesures de bon sens et non se limiter à des contraintes que de nombreuses familles avec enfants ne peuvent supporter. Par ailleurs ces nouvelles modalités sont en totale contradiction avec l'article 49 de la nouvelle constitution qui stipule que « Tout citoyen a le droit de choisir librement le lieu de sa résidence et de circuler librement sur le territoire national. Le droit d'entrée et de sortie du territoire national lui est garanti. Toute restriction à ces droits ne peut être ordonnée que pour une durée déterminée par une décision motivée de l'autorité judiciaire ». A-t-on vu une décision judiciaire qui restreint drastiquement ces conditions d'entrée en Algérie ? Pas à notre connaissance. Alors pourquoi cet oukase qui a déprimé de nombreuses familles qui ont souhaité passer leurs vacances dans leur pays ? Outre les algériens de passage bloqués à l'étranger, il y a aussi les expatriés algériens qui ont également le droit de rentrer dans leur pays dignement. Comme il y a des Algériens qui veulent sortir du pays pour des raisons diverses : soins à l'étranger, voyage d'affaire, de prospection, visite familiale etc. Tous ces citoyens Algériens bloqués à l'étranger méritent qu'on leur réponde et surtout qu'on vienne à l'aide pour les plus nécessiteux. Toutes les manifestations de ces « bloqués » devant les consulats et ambassades algériennes sont restées lettre morte.Après la folklorique désignation de Samir Chaabna comme secrétaire d'Etat chargé de la communauté algérienne à l'étranger, le Président de la République a finalement supprimé ce poste optant pour la désignation d'un « conseiller auprès du président de la République chargé du mouvement associatif ET de la communauté nationale à l'étranger » avec cette conjonction de coordination qui questionne sur son utilité. En effet, depuis sa désignation à ce poste, l'obscure « nomade politique » Nazih Berradmdane, après s'être investi à faire la promotion du dernier referendum sur la constitution auprès de la société civile, pointe désormais au registre des absents. Comme si ces algériens d'ailleurs étaient des citoyens de seconde zone. Les très nombreuses et souvent violentes réactions des citoyens algériens sur les réseaux sociaux en particulier des « bloqués » et des expatriés dénotent de ce malaise. Rares sont ceux qui peuvent répondre à ces nouvelles modalités aggravées par les prix exorbitants des billets que propose Air Algérie. Cette communauté algérienne établie à l'étranger a souvent contribué au développement du pays à titre individuel ou dans le cadre du système associatif. On ne compte plus le nombre d'associations algériennes établies à l'étranger qui œuvrent concrètement à, son essor notamment dans le domaine de la solidarité, de l'écologie et de la formation. On peut comprendre son désarroi et sa déception au vu de ces contraintes imposées pour rentrer en Algérie. La raison finira t'elle par l'emporter sur l'irrationnel ? C'est le seul espoir !