Sur la liste des détenu-e-s d'opinion et politiques par wilaya publiée sur la page Facebook du CNLD( comité national pour la libération des détenu-e-s), on compte 255 personnes incarcérées en Algérie. Ce comité mérite un vibrant hommage et respect à sa résistance admirable et toutes les mises à jour continuelles faites avec beaucoup de rigueur complétant ces listes bien affinées et riches en information. Le traitement et l'analyse de ces données publiées sur la page Facebook CHA ( Cartographie du Hirak Algerien) montre que l'étau se resserre avec une intensification alarmante. Celle-ci peut être illustrée par la durée cumulée de détention qui s'est multipliée presque de 9 fois de plus, passant de 22 ans à 193 ans, c'est-à-dire s'approchant de 2 siècles. La durée moyenne de détention évaluée à 2 mois au cours de la période (mai- juillet 2021) est multipliée par 5 pour atteindre 10 mois en ce juillet 2022. Ainsi, la courbe de cet indicateur clef montre clairement la répression qui continue de plus en plus de croître. On peut constater, au cours de mois de juillet, à la suite de la décision de libéreration des dizaines des détenus d'opinion que celle-ci n'est certainement pas dûe aux mesures de grâce décidées à la veille de la célèbration du soixantenaire de l'indépendance du pays. En effet, la légère inflexion où le nombre des détenu-e-s passe de 303, en mars 2022, à 255 comptés en date du 12 juillet 2022 s'explique, sans doute, par les nombreux cas qui ont purgé déjà leur peines, certains sont acquittés, d'autres restent en liberté provisoire et en attente de leurs jugements. On énumére les premières wilayas, comme lieu d'emprisonnement, par ordre descendant du nombre des détenu-e-s et surtout à ne pas le confondre avec la domiciliation de ces derniers: Alger(95), Boumerdes(30); Sétif(15); Oran(14); Tizi Ouzou(13). À titre d'exemple, il y a plus d'une dizaine de détenu-e-s qui résident à Béjaia mais qui sont emprisonnés à Alger. En vain, à cette tyrannie crasseuse et puante de croire qu'elle réussirait à briser pour toujours toutes les vies humaines synonymes de dignité, étouffer les messagers de la liberté, les centaines et centaines des détenu-e-s injustement incarcérés,…car les esprits éveillés savent qu'après les nuages tristes et obscurs, il y aura la lumière de ce soleil bienveillant, tant espéré et attendu. Ce n'est certainement pas l'ombre honteuse criante le slogan « Miziriya tahya El djzaier » qui pourrait étouffer les revendications qu'on pourrait lire en prospective, cette fois-ci, d'ordre vitales et sociales. L'incompétence régnante, le déni et le manque d'anticipation ne peuvent mener le pays que droit vers la misère. En effet, il y a lieu de mentionner, à titre indicatif, que la campagne céréalière des récoltes algérienne ont fortement chuté en 2020/2021: 1,3 Mt (millions de tonnes). Si ce bilan se reproduit cette année, il faudrait trouver, pour ne citer dans ce contexte de crise aigue de blé, conséquence de la guerre de la Russie en Ukraine, au moins 10 Mt car la consommation annuelle est 11 Mt. (Source des données concernant le blé: https://www.tresor.economie.gouv.fr/Pays/DZ) Le régime totalitaire en place a pu croître, jusqu'à maintenant, la répression des libertés individuelles et collectives essentielles cependant, il ne peut point éviter sa chute fatale face au peuple assoiffé de liberté et subissant de plein fouet les pénuries et la famine. Toute notre solidarité inconditionnelle à tous les détenu-e-s d'opinion et politiques.