Mohad Gasmi, militant écologiste infatigable et voix du hirak du Sud, passe son troisième anniversaire en prison. De son vrai nom, Mohamed Gasmi Ben Abderrahmane, Mohad est né le 11 décembre 1975 dans le Ksar de Bouda. C'est un homme d'une gentillesse exceptionnelle et d'un sens aiguisé pour la justice. Beaucoup de ceux qui l'ont côtoyé de près le qualifient « de battant à l'âme de rebelle ». Le jeune militant d'Adrar a tout appris sur le terrain. Très tôt, il a saisi l'enchevêtrement des luttes sociales, de la protection des ressources naturelles et des revendications de liberté et de dignité insufflées par le hirak. « C'est la même matrice qui est derrière tout ce gâchis, la même i'ssaba (gang) », aimait-il à répéter. Cette conscience politique, Mohad l'a puisée aussi dans l'amour qu'il porte à sa femme et ses enfants. Le dernier né de la famille Gasmi avait quatre ans lorsque Mohad avait été arrêté, le 8 juin 2020. Mohad n'a pas pu le voir grandir car il croupit en prison depuis plus de deux ans. Exemplaire par son engagement et son patriotisme, Mohad paie le lourd tribut de ses combats. Nos combats devrais-je dire. Mohad est un combattant, pacifique bien évidemment, en témoigne le bac décroché l'été dernier alors qu'il est détenu à la prison d'Adrar. Un véritable exploit lorsqu'on sait les conditions de vie dans les prisons du Sud. Libérez Mohad et tous les détenus du hirak. L'Algérie a besoin des hommes et des femmes comme lui. Joyeux anniversaire à toi camarade.