Une grande marche a rassemblé des centaines de manifestants entre la place de la République et la place de la Bastille. Les portraits de Drareni et d'autres figures du Hirak ont été brandis. Quelque 23 organisations de la diaspora ont organisé hier après-midi à Paris une nouvelle marche pour réclamer la libération de tous les détenus politiques, le respect des libertés démocratiques, de la presse et des manifestations, ainsi que la mise en place d'une transition démocratique Beaucoup de monde s'est rassemblé dès 14h sur la place de la République pour participer au défilé, qui a mené la procession des marcheurs jusqu'à la place de Bastille, sur un parcours de près de 2 kilomètres. La manifestation a eu lieu en dépit d'appels au boycott du mouvement islamiste Rachad qui avait contesté l'itinéraire du défilé et la liste des organisations participantes. Pour mobiliser les manifestants, plusieurs figures du soutien au Hirak en France se sont relayées ces derniers jours sur les réseaux sociaux en postant des vidéos de soutien à la marche. Un dernier appel a été lancé samedi soir depuis la place de la République où des bougies formant le chiffre 139 ont été allumées pour marquer le nombre de jours de détention du journaliste Khaled Drareni. Le portrait de Khaled et ceux des autres figures du Hirak, actuellement en prison, ont été brandis par plusieurs manifestants, hier, tout le long de la manifestation. Sous un soleil de plomb, les marcheurs ont également donné de la voix en convoquant tous les slogans du Hirak, tels que "Dawla madania machi askaria", "Libérez l'Algérie", "Yetnehaw Gaâ". Les slogans étaient en outre écrits sur de larges banderoles qui délimitaient les carrés des marcheurs. "La révolution du peuple vaincra", pouvait-on lire sur une pancarte brandie par un manifestant. "J'ai tenu à être là pour dire à mes compatriotes en Algérie qu'on ne les a pas oubliés et que nous sommes toujours avec eux, solidaires de leur combat pour la démocratie", explique Saâdia, étudiante à Paris depuis trois ans. "Il est malheureux que des personnes soient incarcérées parce qu'elles réclament plus de démocratie ou font tout simplement leur travail comme c'est le cas pour le journaliste Khaled Drareni", déplore l'une d'elles. Pour se faire l'écho de la manifestation, plusieurs activistes ont diffusé des lives sur Facebook. Yasmine Si Hadj Mohand s'est fait un point d'honneur de filmer tout le défilé. À la fin du mois d'août, cette militante infatigable avait pris part à la marche qui avait mené des manifestants jusqu'au siège du Haut-Commissariat des droits de l'Homme à Genève. En mars dernier, elle avait écopé d'une peine de deux mois de prison avec sursis pour avoir participé à une manifestation à Alger.