Le rassemblement des contractuels empêché par Moufida R., Le Quotidien d'Oran, 3 décembre 2009 Empêchés d'accéder à la résidence El Mithak, plus de cent cinquante enseignants contractuels se sont rabattus hier sur le Palais du gouvernement où ils ont été accueillis par les matraques. Un dispositif sécuritaire impressionnant a été déployé sur les lieux pour dissuader les contestataires. Les voyant arriver en masse vers 11h30, les agents de l'ordre ont acculé les enseignants en les poussant dans un jardin public jouxtant le bâtiment de l'exécutif où ils se sont agglutinés pour quelques minutes. Ils se sont mis alors à crier en scandant des slogans appelant à leur intégration. Après plusieurs tentatives de se défaire du cordon sécuritaire, ils ont fini par le franchir et organiser leur rassemblement avec beaucoup de difficulté. Constatant leur détermination et incapables de les disperser, les policiers ont commencé alors à frapper les enseignants à coup de matraques blessant des enseignants à différents endroits. L'un d'eux a été atteint au visage. Le sang coulait de son nez. Ce qui a nécessité son évacuation en urgence à l'hôpital. Une douzaine d'enseignants ont été embarqués et conduits au commissariat pour n'être relâchés que trois heures plus tard, selon la porte-parole du CNEC. Les protestataires continuaient à scander leurs slogans en s'approchant de l'enceinte du Palais. Une panique générale s'en est suivie quand les membres du bureau ont réussi à s'approcher de l'entrée principale. Essayant de calmer les esprits qui s'échauffaient, des agents de sécurité en civil placés à l'intérieur leur ont expliqué que personne n'était là et que tout le monde se trouvait à Djenane El Mithak. Meriem Maârouf, présidente du CNEC (Conseil national des enseignants contractuels), encore sous le choc, nous a déclaré que «nous avons voulu remettre une lettre au chef du gouvernement pour qu'ils se penchent sur notre problème mais personne n'a voulu nous recevoir. On nous a dit que tout le staff du gouvernement y compris le personnel subordonné se trouvaient à Djenane El Mithak alors qu'un simple directeur aurait pu prendre notre lettre et la transmettre à Ouyahia. On ne nous laisse pas accéder à Djenane El Mithak, ni même organiser notre rassemblement pacifiquement devant le Palais du gouvernement. La vérité est qu'ils ne veulent nous voir nulle part. C'est du mépris mais nous n'allons pas baisser les bras». Elle a indiqué que «nous allons tenir une réunion pour décider des prochaines actions. Nous voulons notre intégration sans conditions dans le corps enseignant et ils finiront tôt ou tard par nous entendre». Et d'ajouter: «Ce sit-in est le seul recours que nous avons trouvé pour qu'on écoute. Nous aurions voulu être reçus par le ministre de l'Education mais il ne veut rien entendre et préfère se dérober à ses responsabilités. Le concours de recrutement devant se tenir en décembre qui nous exclut de facto est une injustice que nous dénonçons vivement. Nous sommes 30.000 enseignants contractuels et nous revendiquons notre permanisation». Les enseignants contractuels sont demeurés sur les lieux jusque dans l'après-midi mais en étant éparpillés par petits groupes.