Zerda Fi Dachra ! Grâce au Soir d'Algérie et à son dynamique bureau d'El-Tarf, le mystère a été enfin levé hier en Une : les lions que l'on croyait avoir repérés dans la nature, en promenade, en goguette, n'étaient finalement que des hyènes. Des hyènes tachetées. Attention ! Ce n'est pas rien, cette histoire. En Dézédie, il est important, voire vital de savoir si on a affaire à des lions ou à des hyènes. C'est pas pareil, khouya ! Des fois, tu crois que c'est un lion. Et après, tu apprends que c'est une hyène. Comme ça vient donc de se passer à El-Tarf. Mais d'autres fois, tu crois croiser une hyène, et tu te rends compte – souvent trop tard, d'ailleurs pour tes abatis – qu'il s'agissait en fait d'un lion. C'est tout le problème dans notre Principauté. Cette porosité étrange entre deux espèces pourtant bien distinctes. L'hyène fait partie de la famille des «hyénidés». Et du sous-ordre des «feliformia». Alors que le lion, lui, appartient à la famille des «félidés». D'accord, ce qui a pu prêter à confusion, c'est peut-être ce segment commun aux deux bêtes. Elles sont toutes deux des mammifères carnivores. Mais tout de même ! De la à les confondre ! L'hyène a des proportions assez modestes comparées à celles du lion, n'est-ce pas ? Disons, un gros chien. Même si certaines hyènes tentent parfois de se «grossir» à notre vue. Pour paraître lion, peut-être ? Quel avantage a l'hyène à se faire passer pour le lion ? Je ne sais pas ! J'ai bien une idée, mais n'étant pas zoologue, ni spécialiste de la faune en général, je préfère ne pas m'aventurer à une explication oiseuse. Je pourrais, par contre, vous parler d'oiseaux. Non pas parce que j'ai utilisé l'adjectif «oiseuse». Ça n'a rien à voir ! Oiseuse se dit de quelque chose qui n'a pas de sens. Et les oiseaux ont un sens. Plusieurs sens, d'ailleurs. Si vous voyez des oiseaux, des rapaces fondre en groupe sur un point, une zone, c'est qu'il s'y trouve des hyènes s'acharnant sur une proie. Si, au contraire, les rapaces évitent l'endroit, c'est qu'une carcasse peut s'y trouver malgré tout, mais qu'au sol, c'est un lion qui se charge de la nettoyer. Car l'oiseau, tout comme l'hyène d'ailleurs – et contrairement à la légende qui court la savane dézédienne – est tout, sauf fou ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue. H. L.