Organisé par l'association Rassemblement-Action-Jeunesse (RAJ), avec le soutien de l'Université de Béjaïa, le Festival national du théâtre universitaire féminin s'ouvre cette année sur le Maghreb avec des participants venus du Maroc, de Tunisie, de Libye, de Mauritanie et d'Egypte. Les organisateurs de cette 5e édition qui se tiendra du 4 au 8 mars à Béjaïa ont animé hier un point de presse au siège du RAJ à Alger. Son président, Abdelwahab Fersaoui, précise que ce festival sera dédié cette année à la mémoire de Nabila Djahnine, militante féministe assassinée en 1995 par les islamistes. Il souligne que l'événement s'inscrit dans les activités socioculturelles du RAJ visant à la sensibilisation des jeunes sur les questions de citoyenneté et d'implication dans la vie publique ainsi que la défense des droits des femmes algériennes à l'émancipation et l'égalité. Pas moins de 150 participants seront au rendez-vous à l'université Abderrahmane-Mira de Béjaïa dont le Centre culturel abritera les pièces théâtrales en compétition tandis que le Théâtre régional de Béjaïa accueillera les spectacles venus du Maghreb placés en hors-compétition. Parallèlement, deux ateliers sur l'écriture dramaturgique et l'expression corporelle seront encadrés par la comédienne Tounès Aït Ali et la chorégraphe belge Yannick Bonnieux en vue de réaliser un spectacle qui sera présenté à la fin du festival. Mme Aït Ali est également président du jury où siégeront Mohamed Saâdouni, directeur du théâtre El-Hanajir au Caire, la critique théâtrale algérienne Djamila Zegaï, le musicien Salsabil Baghdadi, le metteur en scène marocain Madjid Chaker et la chorégraphe belge Yannick Bonnieux. Il est prévu, par ailleurs, une série de conférences-débats autour de thèmes liés à la condition de la femme, avec la collaboration d'associations féministes à l'instar du Réseau Wassyla. Louisa Aït Hamou parlera, en effet, du harcèlement moral et sexuel à l'encontre des femmes tandis que la juriste Anissa Smati abordera les avancées juridiques sur les droits des femmes. La présidente de l'association Femmes en communication Nafissa Lahrèche traitera, quant à elle, de l'image de la femme dans les médias, suivie de Tinhinane Makaci, présidente de Tharwa n Fadhma Nsoumer qui interrogera l'avenir du féminisme en Algérie. A savoir que cette 5e édition est organisée, comme chaque année, par la Coordination RAJ de Béjaïa avec le soutien matériel et financier des œuvres universitaires. Le festival se fixe comme objectifs la «formulation d'un diagnostic courageux et réaliste de la condition des femmes algériennes sur le plan social, économique, culturel et politique ; la dynamisation d'un espace d'expression libre pour les femmes et notamment les étudiantes ; l'élaboration de propositions issues des différents ateliers qui pourraient engendrer des initiatives citoyennes ; le défrichage des talents en milieu estudiantin féminin ; créer un espace d'échange et de partage d'expériences et de savoir-faire, etc.». S. H.