Le récent périple effectué par un groupe parlementaire algérien dans la wilaya de Tipasa et particulièrement dans la région agricole de Damous fut un événement particulier, voire sidérant, sachant que cette délégation parlementaire, composée de 10 membres répartis en 3 délégations, avait eu le loisir de découvrir la richesse agricole de l'Algérie profonde, notamment le croissant fertile de Damous, une région considérée, à tort ou à raison, comme étant le nouvel eldorado algérien. Sur tout le parcours de l'oued Damous, situé à 150 kilomètres de la capitale et qui remonte jusqu'aux zones montagneuses et forestières de Kef-Eddir, distantes de quelques dizaines de kilomètres des wilayas de Aïn-Defla et de Chlef, la délégation des parlementaires pouvait apercevoir des milliers de serres plastiques, parsemant le décor verdoyant de la contrée de Damous. C'est dans cette contrée que sont produits des légumes de grande saveur, à l'instar du poivron Calméro, de la tomate hybride de variété américaine dénommée «Damous», par référence et déférence à cette riche région agricole. A ce titre, la délégation parlementaire découvrit la ville de Béni-Mileuk qui est située à 17 kilomètres au sud-ouest de Damous. Pour y accéder, ces visiteurs VIP emprunteront des chemins escarpés bordés d'une zone boisée, dense et touffue, garnie de chapelets de champs verdoyants plantés de vignoble et de serres plastiques, s'étirant à perte de vue dans cette région enclavée, inaccessible durant la décennie noire. Aujourd'hui, ces parlementaires découvrent une ville dont les routes ont été rénovées, offrant un panorama féerique permettant d'admirer au loin, outre la mer Méditerranée, mais aussi les contreforts boisés de l'immense djebel Bou-Maâd, ainsi que ce panorama, d'où l'on peut admirer aussi l'oued Damous bordé d'immenses champs de culture et de chapelles sous serres qui s'étirent tout le long de ce oued. Le contraste de ce site sauvage qui offre à la vue un décor féerique fait oublier les atrocités vécues jadis par cette contrée. Outre la route allant vers la ville de Beni-Mileuk, qui est bordée de pins d'Alep et de petites exploitations agricoles, la délégation de parlementaires admire çà et là des troupeaux de moutons et les agriculteurs affairés par leur maraîchage. Mais hélas, c'est le douar Tifssassine, qui se présente dans toute sa pauvreté, son environnement pastoral mais aussi dans sa splendeur sauvage. Plus loin, ces visiteurs découvrent le douar de Sidi-Zora, avec ses quelques gourbis perchés, traduisant sa ruralité extrême. Des travaux et aménagements importants ont été cependant réalisés, à l'image du drainage des eaux pluviales et la réalisation de murs de clôture et de soutènement des vallons escarpés attenant à plusieurs logements sociaux qui viennent d'être érigés dans cet environnement pastoral et rustique caractérisant l'arrière-pays. Les délégations de parlementaires découvriront la ville de Béni-Mileuk, qui se trouve perchée sur une colline de 1 200 mètres du niveau de la mer. Cette ville, enclavée et isolée lors de la décennie noire, rayonne aujourd'hui grâce à d'importantes réalisations d'infrastructures agricoles, sociales et économiques Précisons, en outre, que cette ville frontalière avec la wilaya de Aïn-Defla est traversée de part en part par une route cahoteuse, qui est en passe d'être promue en tant que route à grande circulation, dans le cadre du désenclavement de ces contrées isolées. L'important flux migratoire entre les villes de Arib et Beni-Mileuk est l'une des raisons majeures à l'origine du développement de cet axe routier reliant les deux wilayas de Tipasa et de Aïn-Defla. Cependant, lors de son périple, la délégation parlementaire s'arrêtera pour visiter la zone d'oued Damous et son potentiel de plasticulture, ainsi que l'exploitation maraîchère Saraoui Ahmed Ouberkane. Le président de cette délégation parlementaire de la Commission pêche, agriculture et environnement, M. Djahed Mohamed, s'attachera à visiter deux sites de oued Damous, il s'agit du premier site de 250 hectares de plasticulture qui génère 800 emplois et une production de 30 000 tonnes par an, déjà réalisée en 2016, d'une valeur de un milliard de dinars et produisant de la tomate sous serre, du concombre, des haricots, des poivrons, des piments et des melons. Quant au second site, qui est une exploitation maraîchère individuelle EAI, détenue par Saraoui Ahmed Ouberkane au niveau de l'oued Damous, et qui s'étend sur 2,20 hectares irrigués, où sont plantés des tomates sous serres et des concombres, elle génère annuellement 2 500 quintaux en produits maraîchers pour une valeur de 10 millions de dinars/an avec un potentiel de 6 ouvriers. Au niveau de la région de Damous, et à la base de cet immense développement agricole, trône le barrage de Kef-Eddir qui est destiné à satisfaire les besoins de la région en eau potable et en eau d'irrigation. En effet, ce monumental barrage hydraulique de Kef-Eddir, distant de 20 kilomètres au sud-ouest de la ville de Damous, est situé à égale distance des villes de Ténès, Aïn-Defla et Cherchell ; il offre un site panoramique, voire féerique tel un joyau serti dans un cocon à l'image de son enclavement dans la redoutable et sinistre forêt qui porte son nom. Force est d'admettre, pourtant, que ce barrage de Kef-Eddir, est aussi d'un apport remarquable et certain pour le développement de l'immense vallée agricole, constituée par le croissant fertile des vallées de Damous, de Larhat, de la bande agricole côtière de Gouraya, de Oued-Sebt, et de Messelmoun. Ce barrage, d'une capacité de production de 125 millions de mètres cubes d'eau par an, est un géant qui alimentera toute la région et les wilayas environnantes. Il va desservir la wilaya de Tipasa avec plus de 21 millions de mètres cubes par an pour les besoins de l'AEP. Les besoins touristiques et ceux de l'agriculture qui se taillent la part du lion avec 17 millions de mètres cubes/an seront, eux aussi, desservis par ce barrage de même que la wilaya de Chlef va disposer, quant à elle, de plus de 12 millions de mètres cubes par an, tandis que la wilaya de Aïn-Defla aura près de 8 millions de mètres cubes d'eau par an, à partir de ce barrage, Ainsi, le barrage de Kef-Eddir va pourvoir aux besoins d'une partie de la wilaya de Chlef. Ces besoins en AEP sont de près de 4 millions de mètres cubes par an pour les localités de Beni Haoua, de Breira, et de oued Goussine, tandis que les besoins en irrigation sont de 4 millions de mètres cubes d'eau par an pour les communes de Zeboudja, Beni Haoua et Breira. Pour la wilaya de Aïn-Defla, le barrage de Kef-Eddir va pourvoir aux besoins des localités de Tacheta, de Aïn Bouyahia et de El-Abadia, dont les besoins en AEP sont estimes à près de 8 millions de mètres cubes d'eau par an. Quant à la wilaya de Tipasa, le barrage de Kef-Eddir va pourvoir aux besoins de Damous, Beni-Mileuk, Larhat, Aghbal, Gouraya, Messelmoun, Hadjret-Ennous, Sidi-Simiane, Sidi-Ghilès et Cherchell, besoins estimés à plus de 21 millions de mètres cubes d'eau par an. Les besoins en eau potable touristique seront pourvus pour les communes de Damous, Larhat, Gouraya, Messelmoun, Hadjret-Ennous, Sidi-Ghilès et Cherchell, soit un besoin de près de 15 millions de mètres cubes d'eau par an. Houari Larbi