La pénétrante autoroutière reliant le port de Djendjen à la ville d'El-Eulma, sur une distance de 110 kilomètres, accuse un énorme retard. Le wali Far Bachir a affirmé avant-hier sur les ondes de la radio locale que le taux d'avancement de ce mégaprojet, dont le délai de sa réalisation initial est de 36 mois, n'a pas dépassé les 30%. Il y a lieu de souligner que la première pierre a été posée par l'ex-Premier ministre Abdelmalek Sellal en août 2013 et le démarrage effectif a eu lieu en mars 2014. Le chef de l'exécutif a ajouté, par ailleurs, que 88% des réseaux d'alimentation en eau potable, d'électricité et gaz, fibres optiques ont été transférés, soulignant que 140 maisons ont été démolies et qu'il en reste quatre autres qui ne sont pas sur le tracé de cette pénétrante autoroutière dont 45 km relèvent de ses compétences territoriales. M. Far Bachir impute ce retard préjudiciable à un certain nombre de facteurs dont le relief accidenté et les contraintes objectives pour dégager le couloir de cette route traversant des montagnes et des forêts ainsi que le problème de l'expropriation. A ce sujet, le wali a avancé que les pouvoirs publics ont payé 283 milliards de centimes pour les indemnisations. En 2016, suite au constat de l'énorme retard enregistré par les travaux, dont le délai initial de la réalisation de ce mégaprojet le fixait à 36 mois, soit sa réception fin 2016, le ministre des Travaux publics d'alors aurait accordé une prolongation de délai de 36 mois, soit la double durée qui était initialement fixée. Une option qui traduit la gestion hasardeuse et approximative de certains décideurs des affaires de l'Etat, faute d'une vision cohérente. On dit gérer, c'est prévoir. La pénétrante autoroutière de Djendjen fait partie des projets de pénétrantes autoroutières devant relier l'autoroute Est-Ouest à plusieurs villes côtières. Celle de Djendjen, dans la wilaya de Jijel, doit relier l'autoroute Est-Ouest depuis la ville d'El-Eulma au port de Djendjen dans la commune de Taher. Cette autoroute, en deux fois trois voies, est longue de 110 km. Elle comprend 15 km de viaduc et 4 km de tunnels. L'Agence nationale des autoroutes (ANA) a attribué ce marché le 17 juillet 2013 au groupement algéro-italien mené par les entreprises Rizzani de Eccher, ETRHB Haddad et la Sapta pour un montant de 1,65 million d'euros et un délai de 36 mois. Malgré le doublement du délai à 72 mois, et à quelques mois de l'année 2019, le bout du tunnel de ce projet controversé est encore... loin. Très loin, même. Benahmed Ammar