Loin des tumultes de la ville et des célébrations officielles de la journée du 19 Mars, la population de Béni Snouss a rendu un vibrant hommage à ses 1 000 martyrs tombés au champ d'honneur, durant la guerre de libération. Loin de tout faste protocolaire, les moudjahidine et la société civile de cette contrée berbère ont tenu à marquer le souvenir de cette journée mémorable qui a mis fin à une longue nuit coloniale qui a duré plus d'un siècle. Cependant, l'histoire de cette vallée héroïque reste encore méconnue, il faut juste rappeler que cette vallée était non seulement le fief des maquisards, mais un lieu de transit, presque tous les responsables politiques ont transité par les monts Béni Snouss, Boumediène, Boussouf, Ben M'hidi sont tous passés par là. Très tôt dans la journée du 19 mars, les moudjahidine et les élus de Béni Snouss se sont rendus au cimetière des chouhadas pour déposer une gerbe de fleurs à la mémoire de tous ceux qui se sont scarifiés pour l'Algérie. A Béni Snouss, la mémoire collective est restée intacte ; on se souvient encore des grandes batailles livrées aux forces coloniales, celles de Béni Achir en 1956, Diar-ellouh en 1957, Djarf-Lahmar en 1960. Lors de cette cérémonie, des quartiers et des rues ont été baptisés pour lutter contre l'oubli, le quartier Mansourah porte, désormais, le nom du chahid Abderrahmane Dennouni 1924-1957, mort sous la torture, ainsi que d'autres chahids (Bouchama Ahmed, Akkaz, Benamar, Zinout Yahya, Koudid Ahmed, Djelti Ahmed et Matich Mohamed). Encore une fois, la vallée des 1 000 martyrs interpelle l'Histoire. Il est peut-être utile de rappeler que cette vallée est pour Tlemcen ce que la Soummam est pour la Kabylie. M. Zenasni