Le Front de lib�ration nationale a choisi, pour le 56e anniversaire du d�clenchement de la glorieuse r�volution de Novembre, les Pays- Bas en guise d�exemple de soutien ext�rieur � la r�sistance alg�rienne. Mehdi Mehenni - Alger (Le Soir) - Bien que nombreux sont les pays qui ont apport� leur soutien � la cause de Novembre 1954, les Pays-Bas sont loin d�avoir �t� choisis fortuitement cette ann�e. Ce choix co�ncide avec la publication du livre tant attendu La Guerre d�Alg�rie vue des Pays-Bas, de l��crivain-historien Nicolas Pas. A cette occasion, le secr�taire g�n�ral du FLN, Abdelaziz Belkhadem, a proc�d�, hier, � la remise de dipl�mes d�honneur � l��crivain-historien ainsi qu�� une ressortissante n�erlandaise, Margueritte Koekebakker, qui a v�cu en Alg�rie durant les derni�res ann�es qui ont pr�c�d� l�ind�pendance et qui a �galement apport� son soutien � la guerre de lib�ration. Le livre, La Guerre d�Alg�rie vue des Pays-Bas, parle de t�moignages et de soutiens de ressortissants n�erlandais en Alg�rie, du soutien du mouvement associatif n�erlandais � la cause alg�rienne, ainsi que le r�le de la presse de ce pays dans la vulgarisation de la r�volution de Novembre et des affres de la colonisation fran�aise. Alg�rie�Pays-Bas : plus de 400 ans de relations Il est difficile de donner une date pr�cise du d�but des relations entre l�Alg�rie et les Pays-Bas, mais selon les estimations de l�ambassadeur du royaume des Pays-Bas en Alg�rie, Jan Gijs Schouten, c�est vers 1610 que les relations, notamment �conomiques, ont pris de l�importance. Selon l�ambassadeur, ces relations se caract�risaient par deux points communs : la piraterie et la lutte contre l�Espagne. Apr�s la lib�ration d�Alger et de Tlemcen par les fr�res Barberousse des mains des Espagnols en 1516, poursuit Jan Gijs Schouten, les N�erlandais sont devenus les principaux fournisseurs de navires, d�armes et de munitions de l�Alg�rie. �Des marins et des pirates exp�riment�s, comme Ivan Dirkie de Veenboer (Suleiman Reis), Simon de Danser (Dali- Kapitan), et Jan Janszoon (Mourad Ra�s), d�cid�rent d�op�rer depuis l�Alg�rie et de rendre la vie difficile aux Espagnols. D�ailleurs, un quartier d�Alger est baptis� du nom Murad Ra�s�, a-t-il soulign�. Les relations entre les deux pays se sont g�t�es, selon l�ambassadeur n�erlandais, lorsque les Pays- Bas ont conclu la tr�ve de Douze Ans (1609-1621) avec l�Espagne. �Ce cessez-le-feu fit que les pirates alg�riens captur�rent d�sormais �galement des navires commerciaux n�erlandais�, a-t-il ajout�. Les relations demeurent globalement en l��tat jusqu�� l�invasion fran�aise en 1830. Enfin, Jan Gijs Schouten a pr�cis� que durant la guerre de lib�ration, le gouvernement n�erlandais n�a pas �mis beaucoup de critiques, mais la presse et la population n�erlandaises ont beaucoup particip�. M. M. B�ni Snous, la vall�e des Amazighs, au rendez-vous de Novembre Au bout d�une quarantaine de kilom�tres, � travers une route silencieuse qui m�ne vers les hauteurs de Tlemcen, nous p�n�trons enfin dans la vall�e des B�ni Snous par le grand canyon qui a vu na�tre les villages Zahra, B�ni Bahdel, Aza�l et Sid Larbi. Ces villages restent tout un symbole de lutte et de sacrifice pendant la guerre de Lib�ration. Cette localit�, situ�e au pied des monts Asfours et Moutas qui surplombent l�Oriental marocain, servait de base-arri�re aux maquisards et � l�acheminement de l�armement vers le Maroc. Au d�but des ann�es 1950, la population de B�ni Snous ne d�passait pas les 3 000 habitants, et c�est le tiers de cette population qui allait tomber au champ d�honneur durant la nuit coloniale. Ce sacrifice est � l�origine de cette appellation historique �la vall�e des 1 000 martyrs� ; le nombre exact de chahids est de 1071 selon les chiffres officiels, sans compter les disparus et les exil�s qui ne sont jamais revenus. Larbi Ben M�hidi et Boussouf sont pass�s par l� Le 15 octobre 1954 restera une date historique pour les tribus berb�res des B�ni Snous. Dans les hameaux recul�s de l�Alg�rie profonde, un �v�nement important allait marquer le cours de l�histoire de la r�volution alg�rienne. C�est dans le petit village Tefghanimite qu�a eu lieu la rencontre du groupe compos� de Abdelhamid Boussouf, de Larbi Ben M�hidi, de Ramdane Benabdelmalek, du commandant Djaber, du commandant Nacer ainsi que de Hocine Gadiri et du commandant Rachid. Cette rencontre, selon le t�moignage du moudjahid Si Mohamed Kaou, dit �Bibi�, �tait d�terminante pour le jour �J�, le d�clenchement de la R�volution dans toute l�Oranie et l�extr�me-ouest. Les t�ches op�ratoires �taient r�parties. Un premier groupe de militants devait regagner la fameuse for�t du Mizab pour attaquer la maison foresti�re, qui servait de poste d�observation � l�arm�e coloniale. L�autre groupe, dirig� par Ben M�hidi, avait pour mission de br�ler un important stock de li�ge d�pos� dans la for�t de Mottas, au niveau de l�axe principal qui relie Tlemcen et B�ni Snous. Les premiers convois d�armements vers la ville de Nador (Maroc) furent achemin�s sous la responsabilit� de Hocine Gadiri au mois d�avril 1954. La naissance de la 5e R�gion militaire Le 15 octobre 1956, les responsables du protocole, et � leur t�te Abdelhafid Boussouf, se sont donn� rendez-vous au lieudit Djorf Teghanimite pour la cr�ation de la 5e R�gion militaire, qui allait coordonner toutes les actions men�es par les combattants de l�ALN sur le territoire de l�extr�me-ouest et l�approvisionnement en munitions � partir du Maroc. Cette r�gion militaire aura aussi beaucoup d�impact sur le plan politique. Les premi�res actions des combattants de l�ALN sur le terrain furent d�cisives, notamment � B�ni Bahdel, o� un groupe de moudjahidine, sous les ordres de Larbi Ben M�hidi, a r�ussi � isoler les hameaux en d�truisant le r�seau �lectrique et les voies de communication de l�arm�e coloniale. A B�ni Achir, toutes les routes et les ponts furent d�truits par le groupe de Si Mellah pour bloquer les convois militaires de l�arm�e fran�aise. Rappelons que B�ni Snous a �t� le fief des messalistes et des militants de la premi�re heure. Cette r�gion a donn� naissance � d�importants hommes politiques (Lamkami Mohamed auteur de les Hommes de l�ombre) et universitaires de renom. D�autre part, on ne peut parler des B�ni Snous sans �voquer la tribu des Ouled Larbi dont est originaire le patriarche El Hadj Mohamed Dennouni, qui a cr�� la premi�re entreprise de construction dans les ann�es 50, d�fiant les autorit�s coloniales en recrutant uniquement des ouvriers alg�riens, encourageant ces derniers � militer pour la cause nationale.