Moi aussi je condamne les missiles contre l'Arabie Saoudite. Je condamne fermement leur... ... manque de précision ! Des voix commencent à s'élever à l'Assemblée pour dire ceci, presque en chœur : dix mois après les élections législatives, l'APN n'a toujours pas de règlement intérieur. Tout d'abord, et avec votre permission, chers lectrices et lecteurs, je tiens à saluer ce mini-événement : des voix qui s'élèvent dans cet hémicycle. C'est tellement rare que ça vaut bien une prière et des bâtons d'encens brûlés au pied de la statue dédiée au Dieu Décibel ! Passé cet hommage nécessaire, je ne peux m'empêcher de rester un brin coi devant cette «exigence» surprenante d'un règlement intérieur. M'enfin ! Depuis quand est-il si urgent que l'Assemblée se dote d'un règlement intérieur ? Et puis, si je ne m'abuse – ce qui reviendrait à vous abuser vous, Dézédiennes et Dézédiens – il y a déjà un règlement intérieur en ce lieu très très... intérieur, et tellement tellement extérieur à notre quotidien. Ben oui ! Tu t'assoies ! Tu applaudis le discours de la séance inaugurale. Tu réceptionnes ensuite la liste des projets à adopter. Dès que le signal est donné, tu votes ! Tu prends ta burette d'huile dans ta poche-veston et hop ! Quelques gouttes dans les jointures de ton épaule et de ton bras et tu lèves ! Tu lèves ! Tu lèves jusqu'à en essuyer les toiles d'araignée dans le plafond placide de ce sanctuaire. Et enfin, tu écoutes poliment, mais tout de même avec un brin d'impatience le discours de clôture de la session, parce que tu es pressé de partir en vacances après cette «harassante» séance de musculation verticale. Le voilà, ton règlement intérieur ! Chèque de 40 patates à l'appui ! Qu'est-ce que tu veux de plus, Allah yerham babek ? Taxer ou interdire le thé que nous fumons pour rester éveillés à notre cauchemar qui continue ? H. L.