L'ancien délégué de l'Association des banques et des établissements financiers (Abef) et ancien ministre des Finances, Abderrahmane Benkhalfa, a estimé, hier, sur le plateau de la Chaîne 3 de la Radio algérienne que la lenteur qu'accuse l'inclusion des activités informelles dans les circuits formels de l'économie est due à la faible agressivité commerciale des banques et établissements de la place financière algérienne. Il a, ainsi, recommandé l'investissement dans le «marketing financier» afin de gagner en confiance auprès des détenteurs de capitaux et capter les sommes thésaurisées ou en circulation en dehors des banques. «La majeure partie de l'argent qui circule en dehors des circuits bancaires provient d'activités légales mais, les détenteurs de capitaux ont pris l'habitude du cash pour plusieurs raisons, les plus importantes étant la difficulté de disposer librement de leur argent déposé à la banque et autre, la sensibilité religieuse de ceux qui croient que les intérêts sont haram (illicites)», a-t-il indiqué. Pour Abderrahmane Benkhalfa, la solution réside dans l'intégration de la place financière composée actuellement, a-t-il ajouté, d'éléments plutôt éparses (banques, compagnies d'assurances, bourse). Et de souligner que le rôle que pourraient jouer les nouvelles technologies dans le développement du paiement électronique, et par ricochet, bancariser une bonne partie de l'argent qui circule dans le marché informel. L'ancien ministre des Finances a, de même, souligné l'importance de la poursuite des mesures déjà prises par l'administration fiscale à l'image du dispositif de mise en conformité volontaire ainsi que les efforts consentis par le secteur bancaire qui font, désormais, aux détenteurs des capitaux, l'économie des questions embarrassantes sur la provenance de leur argent. «L'inclusion de l'informel nécessite, en tout cas, plus d'agressivité commerciale de la part des banques», a-t-il conclu. L. H.