C'est bien plus qu'un feu d'artifice de buts et d'idées : Liverpool-Manchester City aujourd'hui en quart de finale aller de la Ligue des champions déterminera qui de Jürgen Klopp ou Pep Guardiola a la meilleure doctrine footballistique. S'ils se sont déjà affrontés en Allemagne, quand Klopp dirigeait le Borussia Dortmund, et Guardiola le Bayern Munich, le rendez-vous d'Anfield représente sans doute l'apogée, jusqu'à maintenant, de leurs affrontements. Jusqu'à maintenant, car les deux génies de l'attaque semblent sur le point de placer leurs riches clubs sur le toit de l'Europe pour les années à venir. En attendant les trophées continentaux pour les «Reds» et les «Citizens», les deux entraîneurs s'envoient des flatteries, montrant ainsi leur respect mutuel, entre amateurs de beau jeu. L'Allemand, partisan d'une «football heavy metal» à haute intensité, le reconnaît sans rougir : l'Espagnol sait créer des équipes «extraordinaires», qui collent aux principes du «tiki-taka» et ses passes courtes. «Ses équipes sont toujours très bien placées. Il a toujours de bonnes équipes qui prennent d'excellentes décisions», apprécie Klopp. «A Barcelone, c'était Xavi, Iniesta, Busquets, Lionel Messi, etc. Au Bayern Munich, il avait des joueurs fantastiques (...). Maintenant, avec Gündogan, (David) Silva, Agüero, Sané et Sterling sur les ailes, Gabriel Jesus: ils sont extraordinaires.» Inarrêtables «Le positionnement est important, mais ce n'est pas de la sorcellerie. (...) Mais quand les joueurs sont en position, ils se déplacent toutes les millisecondes pour être disponibles», analyse l'ancien joueur de Mainz. De la même façon, le Catalan aime voir évoluer les «Reds». Salah, Mané et Firmino sont «inarrêtables», selon lui. «La façon dont joue Liverpool, c'est tellement compliqué pour nous. Nous le savons. Ils sont tellement rapides et bons», analyse l'homme aux 22 trophées, qui apprécie le dévouement offensif de son homologue, «le meilleur entraîneur du monde pour les spectateurs». Les deux affrontements cette saison ont en effet été très divertissants. En septembre, «City» a écrasé 5-0 un Liverpool réduit à dix pendant l'essentiel de la rencontre. En janvier, les «Reds» ont pris leur revanche, infligeant avec la manière la seule défaite des «Sky Blues» en championnat (4-3). Car, malgré ce revers, Manchester City a survolé la Premier League et se dirige vers le sacre, peut-être dès samedi si les «Citizens» s'imposent dans le derby de Manchester United. Liverpool, malgré les prouesses de Mohamed Salah, déjà auteur de 37 buts cette saison, reste loin. Au classement, ils ont même 18 points de retard... Pluie de buts L'espoir est pourtant bien là sur la scène européenne. En douze confrontations toutes compétitions confondues entre les deux managers, l'Allemand garde l'avantage sur le Catalan avec six succès, cinq défaites et un match nul. Klopp est tout simplement le technicien qui a remporté le plus de matchs contre Guardiola. «Il n'y a pas de grande différence», juge Klopp. «C'est juste que Pep a toujours eu de meilleures équipes que moi. On peut voir qu'avec Manchester City, ils ont plus de points que nous. Mais, cette différence n'a jamais été aussi petite que maintenant. C'était déjà clair avant, mais ils sont favoris», concède toutefois l'Allemand. «A certains moments, nous jouons au même niveau, mais eux ont été plus réguliers et c'est pour ça qu'ils sont en tête du championnat. Mais nous savons que sur ce match, cela ne voudra rien dire», ajoute-t-il. «Nous avons nos chances, même si ce sera difficile.» Un chiffre pour faire saliver: à eux deux, Liverpool et Manchester City ont déjà marqué 239 buts cette saison (126 pour City, 113 pour Liverpool). «Si j'avais le choix de regarder un match de la Ligue des champions, je regarderais celui-là. Il y a la tactique, mais il y aura aussi le feu», salive Klopp.