Durant presque une semaine (du 2 au 6 avril 2018), la ville d'Agadir (Maroc) sera la capitale du cinéma amazigh, à l'occasion du déroulement de la onzième édition du festival Issni N'ourgh international du film amazigh (Finifa) qu'organise l'association Issni N'Ourgh, en partenariat avec le Conseil communal de la ville d'Agadir et l'Institut royal de la culture amazighe, avec le soutien du Conseil de la région de Souss-Massa. La cérémonie d'ouverture s'est déroulée dans la soirée de lundi dernier, 2 avril 2018. Dans l'allocution d'ouverture et devant les autorités locales, du représentant de l'Institut royal de la culture amazighe et en présence du consul espagnol à Agadir, le directeur du festival, Rachid Moutchou, a placé l'organisation, depuis onze ans, de ce rendez-vous du cinérama amazigh sous le signe de la volonté de ses promoteurs de développer une culture du cinéma prônant la valorisation et la promotion de l'amazighité, identité, culture et civilisation, le tout dans un esprit de partage et de transmission de ces valeurs. «Nous sommes fidèles à la volonté de développer une culture du cinéma prônant justement l'amazighité — identité, culture et civilisation — et de la partager avec un public de plus en plus nombreux qui grandit et évolue avec le festival. (...) Depuis une décennie, nous prenons possession non pas de l'univers mais de la plus belle avenue du monde. Cette main se ferme pour prendre la culture amazighe à bras-le-corps et s'ouvre pour donner à voir au public toute l'élégance et la diversité d'une cinématographie peu répandue, en présence de grandes figures du cinéma international en provenance des quatre coins du monde. Le Festival Issni N'Ourgh International du film amazigh se penche au titre de cette édition sur la diversité et le multiculturalisme. C'est à travers le cinéma que nous tentons de dévoiler la pluralité du Maroc», lit-on dans un document portant le mot du directeur du Finifa. De son côté, Rachid Bouksim a souligné le manque de soutien du ministère de la Culture marocain et du Conseil de l'audiovisuel marocain. Rachid Bouksim a aussi émis le vœu que le nombre des salle de cinéma se multiplie de sorte à ce que chaque village dispose de sa salle pour promouvoir la culture cinématographique. Signalons que pas moins de 40 films, entre documentaires, (14) courts (7) et longs métrages (4) et home vidéo (7) ont été présentés. Cette 11e édition se présente, de l'aveu de son directeur artistique, sous le signe de «la diversité de la programmation, que ce soit en termes de genres, d'intrigues et de formats avec des films venant des îles Canaries, de France, mais aussi d'Algérie, de Tunisie, d'Egypte et d'Afrique subsaharienne». Dans la catégorie long métrage le public découvrira 4 films paraphés par des réalisateurs confirmés : Fadma n'Soumer du réalisateur algérien Belkacem Hadjaj ; Addour, d'Ahmed Baidou ; Iperita de Mohamed Bouzaggou et Zerzura coréalisé par Rhissa Koutata et Christopher Kirkley. L' invité d'honneur est le Portugal avec la projection de 10 films d'auteurs et réalisateurs portugais. Les organisateurs placent la participation portugaise, via une riche filmographie, «dans une perspective du ‘‘Cinéma de l'autre'' qui s'inscrit dans la stratégie du Finifa qui prône l'échange culturel dans l'esprit de la tolérance et de la diversité». Côté participation algérienne, on notera une dizaine de films selectionnés dont Fadma n'Soumer du réalisateur Belkacem Hadjadj. Amirouche Malek présentera son documentaire Nna El Djoher, une femme de conviction ; le journaliste Arezki Metref participera avec son documentaire Une journée au soleil. Des cinéastes et artistes marocains et étrangers figurent parmi les membres du jury de cette compétition. Concernant la catégorie «court et long métrage», le jury sera composé de Bouchra Ijourk, Mabrouka Khedir, Laura Perdomo, Aoulia Touir et Darin J. Sallam. Pour la catégorie «documentaire», elle sera composée de Jérémie Reihchebach, Ruth Spaetling et El Khatir Aboulkacem-Afulay. Et pour la section «film vidéo», on retrouvera Brahim Baouch, Mohammed Elkhattabi, Boubker Oumouli, Azal Belkadi et Shamy Chemini. Dans le cadre de la capitalisation du militantisme et du culturel amazighes, l'association Issni N'Ourgh rend hommage à des figures emblématiques de la culture amazighe, en l'occurrence le militant et intellectuel feu Mohammed Mounib et le pionnier de l'industrie cinématographique au Maroc, Ider Yehya, ainsi qu'à l'artiste amazigh Abdellatif Atif. S. A. M.