Mercredi dernier, alors que la guerre des mots montait encore de quelques crans entre les deux «maîtres du monde» et ses prolongements notamment au Moyen-Orient, le cours du pétrole réagissait en amorçant une hausse qui l'a finalement conduit jusqu'à atteindre, jeudi, son plus haut niveau depuis la fin de l'année 2014. Sur l'Intercontinental Exchange de Londres, le baril de Brent de la mer du Nord, livraison prévue pour juin, a bouclé à plus de 72 dollars, soit plus d'un dollar de gain par rapport à son prix de cession d'avant. Sur le marché new-yorkais, le Light Sweet Crude, livraison de mai, a atteint les 66, 82 dollars à la fermeture. Un envol des cours qui venait en droite ligne comme conséquence des tensions qui enveloppent depuis plusieurs semaines maintenant les relations entre des pays qui «comptent» sur la carte géopolitique du monde, d'une part, et des frayeurs subies par l'Arabie Saoudite suite aux lancers de missiles sur Riyad ainsi que d'autres parties du territoire du royaume par les rebelles houthis du Yémen, d'autre part. Séance donc très réjouissante pour les producteurs. Et ce n'était pas fini puisque la séance de jeudi, à New York, après une journée plutôt calme, la fin de séance s'est emballée et le baril de Light Sweet Crude, livraison de mai, a bouclé à 67,07 dollars. Ceci, au moment où à Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin a cédé 4 cents pour fermer à 72,02 dollars. Les échanges «nerveux» entre Washington et Moscou produisant donc l'effet attendu par les spécialistes sur les cours, mais dans des proportions plus importantes que le pronostiquaient plein de spécialistes qui s'attendaient à ce que les chiffres de la production et des réserves de brut américaines, en hausse, induisent un ralentissement des cours aussi bien à Londres qu'à New York. L'accélération de la production au pays de Donald Trump a été mise en exergue dans un rapport de l'Opep qui fait état d'une croissance de la production américaine qui devrait permettre d'atteindre 1,5 million de barils par jour de plus en 2018 par rapport à ce qu'elle était en 2017. En parallèle, les pays de l'Opep maintiennent la baisse de leur production tout en revoyant leur prévision de croissance de la demande mondiale pour 2018 à la hausse, production qui devrait atteindre 97,07 millions de barils par jour pour espérer limiter autant que possible les effets de la production américaine d'une part, et réduire les stocks de brut dans le monde, de l'autre. Ceci est bien entendu tributaire de ce à quoi donneront lieu les suites de la crise américano-russe et la tournure de la rébellion houthie qui trouble la quiétude des Saoudiens. Az. Maktour