Poursuivant sa campagne de collecte de signatures à travers le territoire national afin de rallier davantage de citoyens au projet lancé par le Parti des travailleurs, qui consiste en une Assemblée constituante nationale, hier, Louisa Hanoune dira à partir d'Oran «précisément, parce qu'il y a ces développements à l'échelle nationale et internationale et qu'il y a cette situation extrêmement dangereuse à l'échelle nationale que nous militons pour une Assemblée constituante souveraine pour immuniser notre pays». Amel Bentolba - Oran (Le Soir) - Une immunité qui signifie pour la SG du PT le renforcement du front interne, pas avec des slogans creux, dit-elle, «mais avec des décisions courageuses, avec des politiques, avec le respect des libertés démocratiques, avec l'arrêt de cette politique régressive sur le plan social, avec le respect de la volonté du peuple». Louisa Hanoune se dit convaincue que ce système en place est le seul véritable danger pour le pays parce que, dit-elle, «c'est lui qui ouvre la porte au danger extérieur et n'organisera jamais des élections libres et démocratiques. Alors, précisément, parce que nous sommes dans une année charnière, qu'une seule année nous sépare des élections présidentielles ; pour nous, aller vers des élections présidentielles dans une situation aussi chaotique, c'est vraiment aller vers l'aventure». Tout en rappelant à ses militants ce qui s'est passé en 2013, lorsque l'administration US avait sorti plusieurs rapports dans lesquels elle annonçait le chaos et le bain de sang à l'occasion des présidentielles de 2014 et en renforçant leurs bases en Espagne et en Italie, Louisa Hanoune avertit : «c'est exposer notre pays à toutes les dérives.» Depuis les présidentielles de 2014 à aujourd'hui, les choses se sont aggravées, poursuit la SG du PT, indiquant que ces précarités sociales, ces fragilités et cette déliquescence au niveau des institutions «nous font craindre le pire si jamais on allait vers des élections présidentielles qui ouvriraient les portes vers l'ingérence, parce que nous voyons très bien qu'il y a des pressions étrangères, qu'il y a des chantages par rapport aux présidentielles de 2019». Pour l'intervenante, par ces pressions, l'on veut imposer au peuple et à l'Algérie un président à leur solde. «Pour nous, l'Assemblée constituante, c'est pour sauver notre pays de la dislocation et des ingérences étrangères.» Quant à savoir si le président de la république entendra favorablement son appel à créer cette Assemblée constituante, Louisa Hanoune se dit optimiste et ne cède jamais au désespoir. Affirmant que si depuis le début, son parti n'avait pas cette conviction que le président de la République allait répondre favorablement à cette demande, celle-ci ne lui aurait pas été adressée. «On aurait opté pour une autre solution et on se serait adressé directement aux citoyens pour constituer des comités populaires, organiser des rassemblements... Mais on ne se sent pas dans un contexte révolutionnaire». A une question de la presse concernant la politique de l'Algérie envers les migrants subsahariens, la secrétaire générale du PT s'est dit en désaccord total avec la démarche qui consiste à renvoyer systématiquement les migrants. Précisant qu'avec le Mali par exemple, des enjeux majeurs lient nos deux pays. «Cela détruit notre identité en tant qu'Africains et détruit nos traditions, nos valeurs, un pays qui, jadis, était surnommé La Mecque des révolutionnaires». Et de s'interroger : comment en est-on arrivé là ? Et de répondre : «à cause de ce système et de sa politique. Lorsqu'on impose à la majorité du peuple la régression socio-économique, obligatoirement sur le plan des relations internationales, on régresse aussi.» Louisa Hanoune interpelle les autorités algériennes à corriger immédiatement «ces errements et revenir à nos traditions». A. B.