L'association des anémies héréditaires a organisé, jeudi, une journée médicale sur les maladies «drépanocytose et thalassémie» à la salle Meghriche d'El Milia avec la participation de praticiens spécialistes venus des hôpitaux d'El Tarf, Constantine, de Skikda. Les praticiens spécialistes ont tour à tour, essayé d'apporter des éclairages concernant ces deux maladies qui font des ravages au sein de leurs familles et les mesures de prévention. Interrogé par nos soins sur l'origine de la drépanocytose qui a une forte prévalance dans la région d'El Kala dans la wilaya d'El Tarf. Selon lui, et d'après une étude réalisée par le docteur tunisien Fetoume, la paludisme qui a sévi durant la période coloniale dans la région des frontières algéro-tunisiennes notamment El Kala serait le facteur déclencheur des transformations héréditaires qui sont à l'origine de cette maladie. Il a cité également le facteur des déplacements forcés des esclaves subsahariens durant l'époque coloniale. Ceux-ci qui transitaient par cette région frontière pour rejoindre le marché européen et dont un certain nombre d'entre eux s'installaient dans cette région faute d'être choisis par les marchands d'esclaves. Ainsi, ils se mariaient avec les femmes de la région et provoquaient des mutations génétiques qui seraient, selon Dr Fenghour, à l'origine de cette maladie. Ce jeune pédiatre exerçant au sein de l'hôpital de la ville d'El Kala nous a affirmé qu'ils ont réalisé une étude sur la drépanocytose en milieu scolaire dans cette ville. Cette étude a permis de recenser 407 enfants atteints de drépanocytose, ce qui constitue, à ses yeux , une forte prévalence de cette maladie qui fait des ravages au sein des familles des malades. Pour cela, les intervenants lors de cette journée médicale sont unanimes à dire que la situation est plus préoccupante et que l'ouverture d'une structure au niveau des hôpitaux pour l'accueil et la prise en charge de ces malades est un impératif majeur. De son côté, le président de l'association des anémies héréditaires Omar Zouikri , organisatrice de cette journée médicale, n'y est pas allé par quatre chemins pour dire que la drépanocytose et la thalassémie font des ravages au sein des familles des malades qui sont livrés à eux-mêmes, faute d'une prise en charge des services compétents. Poussant le bouchon plus loin, il a affirmé que depuis sa création il ya 11 ans, son association est une association sans domicile fixe car on n' a pas encore de local, sans toutefois omettre de saluer les services de la wilaya pour la subvention octroyée pour la tenue de cette journée ainsi que certaines mécènes tels le gérant de la salle Meghriche, le laboratoire Bourouied, l'établissement moderne santé. Notons, enfin, que le directeur de la santé et de la population Chaâbane Sidhoum a brillé par son absence lors de cette journée médicale. Une absence qui exprime le peu d'intérêt accordé par le premier responsable de la santé au sort de ces malades livrés à eux-mêmes. Benahmed Ammar