A moins d'une année de l'élection présidentielle, la tension monte au sein des segments de la mouvance verte avec le souci de ne pas rater cette échéance et, ainsi, se replacer pour certains, et l'inopportunité d'y prendre part pour d'autres. M. Kebci - Alger (Le Soir) - C'est presque une litanie, la perspective d'une échéance électorale relance, ou attise, davantage les tensions au sein des partis islamistes, partagés qu'ils sont, entre entristes et partisans de l'option radicale. Sauf que les récentes expériences électorales semblent avoir eu leurs effets sur le moral des troupes vertes, avec un ascendant de plus en plus accentué des participationnistes qui semblent avoir repris l'initiative. Ceux-ci mettent en avant dans leurs argumentaires, les douches écossaises subies par les divers segments de la mouvance, y compris le MSP, lors des rendez-vous électoraux ayant suivi leur balancement dans l'opposition radicale. Réduits à de la figuration au sein des diverses Assemblées élues, qu'elles soient locales ou nationales, le MSP, Nahda, FJD, Binna et autre Islah semblent explorer de meilleures voies pour se «rétracter» avec le moins de dégâts possibles. Ce qui explique amplement les «tensions» émaillées parfois de frictions au sein des partis de la mouvance, avec comme exemples parlants, le MSP et Nahda en proie à des guéguerres qui voilent mal le véritable enjeu, l'abandon de l'opposition. Et la prochaine élection présidentielle constitue un baromètre à même de mesurer la disponibilité des uns et des autres à changer de camp. Ce qui semble palpable dans les déclarations des uns et des autres. Notamment le président sortant du MSP dont le souci majeur pour l'heure est de rempiler à la tête du mouvement après le 12 mai prochain, date prévue pour la clôture du congrès extraordinaire avec en ligne de mire le rendez-vous présidentiel du printemps 2019. «Nous n'allons pas participer à cette élection présidentielle pour servir les autres. Le MSP ne fera pas le lièvre», a-t-il déclaré dans sa toute dernière conférence de presse en compagnie de Boubkeur Gueddouda, président de la commission de préparation du congrès du parti. Et à Mokri de se vouloir plus précis, signifiant qu'il «n'y aura pas de candidature pour juste candidater». Avec cette autre précision qui en dit long sur une plus que probable participation du MSP à la prochaine présidentielle, comme pour butiner dans les plates-bandes de ses adversaires entristes au sein du mouvement. «Aujourd'hui, le pays traverse une situation dangereuse et notre vision se veut patriotique. Notre objectif suprême est de sauver le pays». Reste la grande énigme, celle de la candidature ou pas de Abdallah Djaballah, tenté, dit-on au sein de son entourage, par une nouvelle expérience en solo, renseigné qu'il est sur l'inefficacité de son alliance avec Nahda et Binna avec la dérisoire moisson parlementaire de 15 députés lors des élections législatives du 4 mai 2017 mais surtout lassé par les voltefaces de ses partenaires de mouvance, par l'incapacité de l'opposition à changer le rapport de force à sa faveur et les récurrentes fraudes électorales. Ce qui plaide pour une probable participation du vieux Cheikh à la prochaine joute présidentielle, le profond remue-ménage opéré dans l'organigramme de son parti à l'issue du premier congrès de son parti. M. K.