La direction du Mouvement de la société pour la paix (MSP), à sa tête Abderrezak Makri, prépare activement le 7e congrès du parti. Elle ne veut rien laisser au hasard, elle, qui ambitionne de rester aux commandes après le 12 mai prochain, date prévue pour la clôture du congrès. Mieux encore, l'équipe à Makri a même en perspective l'élection présidentielle de 2019, une consultation à laquelle le MSP compte prendre part en tant que sérieux prétendant et non en qualité de lièvre. "Nous n'allons pas participer à cette élection présidentielle pour servir les autres. Le MSP ne fera pas le lièvre", a déclaré, hier, Boubakeur Guedouda, président de la commission de préparation du congrès du MSP, prévu les 10, 11 et 12 mai prochain. Une affirmation qu'appuiera Abderrezak Makri qui souligne, pour sa part, qu'il "n'y aura pas de candidature pour juste candidater". Le président du MSP a indiqué en outre qu'il reste "fidèle" à la vision politique qu'il a adoptée depuis son intronisation à la tête du parti en 2013, à la faveur du 5e congrès. "Aujourd'hui, le pays traverse une situation dangereuse et notre vision se veut patriotique. Notre objectif suprême est de sauver le pays", a-t-il précisé, faisant allusion à ses adversaires au sein du parti. Cela participe de cette guerre de succession que se livrent en sourdine adversaires et rivaux au sein du parti. Le principal rival de Makri, notons-le, n'est autre que l'ancien président du parti, Abou Djerra Soltani. Deux adversaires aux stratégies politiques diamétralement opposées : Abou Djerra Soltani prônant le retour dans le giron du pouvoir et Makri préférant militer dans l'opposition. Lors de leurs conférences de presse, tenues séparément au siège du parti, Makri et Guedouda ont fait montre d'habilité à esquiver toutes les questions relatives aux conflits couvant au sein du parti. Selon eux, les tractations et autres manœuvres à la veille de ce congrès dénoteraient plutôt du fonctionnement "démocratique" de leur parti et de la compétition qui est "ouverte" entre tous les militants. Ils ont ainsi refusé de répliquer aux critiques, parfois acerbes, voire aux attaques les ciblant directement, émanant notamment d'Abou Djerra Soltani dont les diatribes exprimées publiquement sur les réseaux sociaux. Après l'installation de la commission de préparation, Makri et ses partisans misent sur le conseil consultatif (Madjliss echourra), instance suprême du parti entre deux congrès, qui se réunira vendredi prochain, pour l'adoption de leur feuille de route, élaborée à l'issue de la série de rencontres et de précongrès régionaux qu'ils ont tenus à travers plusieurs régions du pays. Farid Abdeladim