Hormis le MSP qui arrive à se placer en lice dans les joutes des locales, les autres partis sont dans une posture de sauvetage plus que dans la dynamique de conquête électorale. La campagne électorale des locales du 23 novembre prochain va bientôt être inaugurée, 15 jours nous séparent de ces joutes. Les islamistes n'arrivent pas à esquisser une approche commune en mesure de rassembler ce qui est appelé chez eux, l'unité des rangs, qui se présentait comme un éternel voeu des leaders de cette mouvance en mal d'homogénéité et de cohérence dans sa stratégie en matière d'organisation et d'union. La campagne électorale de cette mouvance durant les locales du 23 novembre prochain, va montrer une structure disloquée, effritée et laminée. La cause: l'abandon de slogan de la «liste verte» qui nous renvoie à la déferlante verte des années rouges qu'avait vécue le pays. Le Mouvement de la société pour la paix (MSP) vient de casser avec ce «rituel» lors des élections législatives du 4 mai dernier, pour ainsi dire, le cordon ombilical avec son ancienne famille politique vient d'être rompu. Le MSP va entrer en solo dans les élections locales, contrairement au Front de la justice et du développement (FJD) et Nahda et El-Binaa qui s'efforcent de constituer une liste commune sous l'appellation de «l'Union», mais n'arrivent pas à ficeler les contours de cette union à cause des atermoiements qui caractérisent la vie interne de ces trois partis composant cette alliance. Tout compte fait, la campagne électorale de cette mouvance islamiste sera celle qui fera dans le maintien des équilibres politiques en consacrant la consolidation du processus électoral et aussi démocratique et la stabilité politique du pays. Cette démarche sera défendue par le MSP lors de la campagne électorale des locales prochaines. C'est ce que déclare le président du MSP, Abdelmadjid Menasra en indiquant que «le MSP ne déviera pas de sa ligne et luttera politiquement et pacifiquement pour combattre les tentatives appelant au boycott, au chaos et au terrorisme», déclare-t-il. Le président du MSP se dit confiant quant au déroulement du processus électoral. Il en appelle aux citoyens pour préserver le pays contre des voix qui versent dans des scénarios qui misent sur la déstabilisation du pays et son enlisement. Dans ce sens il souligne que «l'on compte sur les citoyens pour préserver le pays», dit-il. Le retour de Menasra aux commandes à la tête du MSP après la fusion qui s'est faite lors du congrès extraordinaire de l'unité, a permis au MSP de développer une ligne moins agressive et critique contrairement à son prédécesseur, Aderezzak Makri qui était imperturbable par rapport à l'éventualité de la participation de son parti au gouvernement après les résultats des législatives du 4 mai dernier. Menasra appartient au courant «participationniste» au sein du MSP, d'ailleurs même la campagne électorale qui sera menée par les militants et les candidats du MSP, s'exprimera comme souligne Menasra: «Nous avons tout de même décidé d'y prendre part afin de nourrir la compétition politique», précise-t-il. Abdelmadjid Menasra assure que la campagne électorale des locales sera l'occasion pour que «nos candidats s'impliquent dans l'action directe avec les citoyens et c'est aussi l'occasion de faire connaître le programme et les solutions de notre parti sur toutes les questions politiques, économiques et sociales. C'est une occasion pour se démarquer des tenants de l'ordre établi par nos propositions concrètes et réalistes», affirme le président du MSP, Abdelmadjid Menasra. Le porte-parole du FJD, Lakhdar Benkhellaf, soulève la question des craintes qui entourent les locales du 23 novembre prochain en rapport avec leur crédibilité. Pour lui la campagne doit se faire en insistant sur l'idée que «nous avons décidé d'y prendre part afin de nourrir la compétition politique», indique-t-il. L'union El- Adala-Nahda-El-Binaa fera face à la menace de se voir dépouillée de son entité «unioniste» puisque cette liste qui est constituée de trois formations n'a pas pu atteindre le seuil de 4% des voix lors des élections législatives du 4 mai dernier. Le grand souci de cette «union» islamiste est celui d'attendre de la part du ministre de l'Intérieur, Nour-Eddine Bedoui de faire un geste de «clémence» comme vient de le préciser le porte-parole du FJD, Lakhdar Benkhellaf pour permettre aux deux partis qui font partie de cette «union» d'avoir une chance pour s'affirmer dans l'échiquier électoral. Pour ainsi dire, la mouvance islamiste, surtout celle qui s'exprime sous la bannière d'union, va faire de la campagne électorale un lieu et un moyen pour mettre tout le paquet dans la perspective d'arriver à s'accrocher et éviter le spectre de la disparition définitive de la scène politique et électorale. Hormis le MSP qui arrive à se placer en lice dans les joutes des locales grâce à son discours prudent et réconciliateur envers le pouvoir en place, les autres partis qui constituent la matrice de la mouvance sont dans une posture de sauvetage plus que dans la dynamique de conquête électorale. La mouvance islamiste croyait que la donne politique et électorale aller connaître une mutation profonde poussant la situation politique à connaître un changement dans les rapports de force en leur faveur. Le discours islamiste va s'adapter durant la campagne électorale des locales prochaines en recourant à une tactique faite d'entrisme pour le MSP et de profil bas pour l'union El-Adala-Nahda-El-Binaa pour espérer exister sur l'échiquier politique et dans la configuration électorale actuelle.