Les résultats officiels des élections municipales tenues dimanche en Tunisie, sont attendus aujourd'hui, a annoncé hier l'instance chargée d'organiser les élections, l'ISIE. Les résultats de ce scrutin marqué par une abstention massive —plus de 66% — sont attendus dans les villes tunisiennes, dont la capitale Tunis, où le parti Ennahdha est donné favori par plusieurs estimations, cristallise les divergences avec le parti Nidaa Tounès, fondé par l'actuel président Béji Caïd Essebsi. Un éventuel bras de fer pourrait peser sur l'équilibre politique au niveau national, qui repose depuis les scrutins nationaux de 2014 sur une alliance de circonstance entre Nidaa Tounès et Ennahdha. «Le peuple tunisien a élu une femme», a clamé la candidate d'Ennahdha dans la capitale, Souad Abderrahim, en estimant sur les ondes de Radio Med qu'elle était en bonne voie pour accéder à ce poste jusque-là attribué par le président de la République. Elle deviendrait la première femme à administrer Tunis. «Je ne pense pas que le consensus (entre les principaux partis) aille à l'encontre de la volonté du peuple», a-t-elle par ailleurs, commenté. A l'inverse, un responsable de Nidaa Tounès, Wissem Saïdi, a estimé hier que son parti serait en mesure de «constituer une majorité» autour de son candidat Kamel Idir, «futur maire de Tunis», selon lui. «Il n'y a aucune intention de faire des alliances avec Ennahdha pour les municipales», a-t-il martelé. Sorti vainqueur des législatives et présidentielle en 2014, Nidaa Tounès avait ensuite scellé une alliance avec Ennahdha, toujours en vigueur à ce jour. La direction du parti Ennahdha a indiqué à plusieurs reprises qu'elle souhaitait prolonger cette alliance à l'échelon local. Les 7.212 conseillers municipaux élus dimanche dans les 350 municipalités tunisiennes seront à leur tour chargés d'élire leur maire, à la majorité absolue. Ils doivent le faire dans les 21 jours après la proclamation des résultats définitifs, soit d'ici début juin ou, en cas de recours, mi-juillet.