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L'Aïd et le reste
Publié dans Le Soir d'Algérie le 20 - 06 - 2018

Ramadhan est passé, l'Aïd aussi. Dit comme ça, ça a l'air d'un tour en manège. Certains ont été malheureux, l'Aïd est tombé un week-end. Vendredi-samedi, pas de bol, les gars ! La Fonction publique aurait pu, par charité musulmane, rajouter le dimanche ; l'Algérie n'aura pas bougé d'un iota, l'Algérien aussi. De toutes les manières, ceux qui ont décidé de prolonger l'Aïd l'ont fait, n'en déplaise à quiconque. C'est bien, les gars ! Le travail, c'est la santé ; ne rien faire, c'est la conserver ; c'est ce que dit ce dicton populaire dans nos contrées. Regda w t'manji, ya kho ! C'est une qualité chez nous, désormais. Puis, vint la fête ! Et quelle fête ! De la tristesse, plutôt ! Tenez-vous bien : il faut rendre visite aux proches, morts ou vivants. Chez les vivants, il faut obligatoirement goûter aux gâteaux, au thé, au café ou à la gazouze. Il ne faut surtout pas refuser, ça relève de la mauvaise éducation. On passe chez l'autre proche, sœur, tante, frère, cousin ou ami. Rebelote ! La sniwa est vite posée. Des gâteaux de toutes les couleurs. Du thé. De la gazouze. Des jus. Du café. Il ne faut surtout pas refuser ; il faut faire gaffe. Tiens, je prends ce gâteau ; la maîtresse de maison, les mains teintées de henné, arrive sur ces faits. Non, pas celui-là ! D'autorité, je reçois une assiette de sucre. Wallah, tu vas goûter aux gâteaux de Nanna-k. En avant, avalons du sucre. Je pense à ma glycémie, j'en tremble. A mon âge, le sucre n'est pas conseillé. Il faut s'y faire ! J'ingurgite des gâteaux. Un thé (en trichant un peu, je ne le sucre pas). Ça palabre. De tout. Et de rien. Juste pour la forme. Parce que c'est l'Aïd. La Coupe du monde ? Ah oui, ça va être superbe. La hausse des prix ? Oui, l'Etat est absent. Qui doit contrôler qui ? Et en avant, encore un verre de jus. Encore du sucre. Ce n'est pas tout, il y a encore des visites à faire. Il faut respecter les us et coutumes. Merci ton Aïd, kho ! Encore la sniwa. Les gâteaux. La gazouze. Le café. Les jus. Et les bousboussates à n'en plus finir ! Merci ton Aïd, c'est ça. Que chaque année... Oui, c'est ça ! Deux jours à se taper des visites, ici et là ; surtout, ne louper personne. Puis, il faut répondre aux sms. Et autres appels téléphoniques. Oui, ça va. Merci ton Aïd. Blabla. Blabla. Blabla. Heureusement qu'au téléphone, il n'y a pas toutes les sucreries de la meïda de l'Aïd.
En attendant, la ville est déserte. Les magasins fermés. Pas un chat dehors. Si on n'est pas chez les uns et les autres, on est au cimetière. Qu'on ne vienne pas me parler des réquisitions ; chaque année, c'est la même rengaine. Pas de pain. Pas de légumes. Pas de... Qu'on ne vienne pas me dire que la veille de l'Aïd, tous les frigidaires des ménages algériens ont été vidés totalement. Il faut croire ! Comme si les commerçants n'ont pas le droit de se sucrer durant cette fête ! Pourquoi les obliger à ouvrir ? Ils ont des visites à faire, eu'z'aussi. Qu'on les oublie un peu ! Faites votre marché à l'avance, nom d'une sniwa de baklawa. Et tout le monde sera content ! Puis qui a dit que c'est la fête ? C'est d'une tristesse, mes amis ! Désolé pour tous ceux qui ont affiché un sourire grand «comme ça» le jour de l'Aïd ; personnellement, je me suis senti tristounet. Je n'arrive pas à m'y faire à ces fêtes où l'on passe son temps à s'empiffrer, après un mois de «herg'ma». C'est mon ressenti ! Pas le vôtre ? Tant mieux pour vous ! Merci votre Aïd. Et à l'année prochaine ! Le FMI nous envoie un conseil. Est-ce vraiment un conseil ? Je ne sais pas. Il faut qu'on arrête la planche à billets. Ouais, il faut l'arrêter. C'est ce que beaucoup de spécialistes ont dit aux gouvernants. Il faut juste s'en rappeler ! Mais quand le Premier ministre avoue ne pas pouvoir payer les fonctionnaires, que faut-il faire ? Ne pas les payer ? La planche à billets est comme cet esquif qui tombe sous les mains d'un naufragé en pleine mer. C'est le cas de le dire ! Puis si on arrête la planche, on devra s'adresser au FMI. Là, ce n'est plus un esquif ; c'est juste la gueule béante d'un requin. Je ne vais pas revenir sur les temps d'opulence ; on va m'accuser de râleur mesquin. Tout de même, nos gouvernants auraient pu mieux faire. Quelle sera la réponse du Premier ministre ? Je veux vraiment le savoir. L'amère expérience des années 1990 fait peur à tout le monde. Faut-il recourir aux emprunts ? Le FMI se frotte les mains ; encore une victime qui risque de tomber, à tout moment, dans ses filets. A moins de se laisser couler, sans lutter !
Le feuilleton des résidents reprend de plus belle. Allez, plus de gardes ! Allez, en avant les sanctions ! Ce feuilleton dure depuis plus de sept mois, c'est du jamais vu ! Un ministre de la Santé qui n'arrive pas à s'entendre avec ses médecins. Des médecins qui n'arrivent pas à s'entendre avec leur ministre. C'est une opérette à l'algérienne ! Un sketch de mauvais goût ! Nos hôpitaux sont malades, tout le monde le sait. Et le ministre de la Santé qui révoque pas moins de 800 toubibs ! Quelle tristesse ! Quelle ironie du sort d'un pays qui n'arrive pas à porter le dialogue à son plus haut niveau ! Le «babour» a-t-il vraiment coulé ? A voir cet enlisement du ministre et ses toubibs, je ne suis pas loin de le reconnaître. On se bouffe entre nous, comme j'entends souvent dire les clients de mon café maure. On se bouffe entre nous ! N'y aurait-il pas une âme charitable qui pourra réconcilier ces frères ennemis ? Le président de la République ? Peut-être ! A moins que le Premier ministre ne tape sur la table ! Que le ministre de la Santé rende son tablier, il n'arrive pas à trouver une solution à cette grève ! Que nos toubibs reprennent leur stéthoscope et reviennent à la raison ! A moins que les malades fassent, à leur tour, une grève des soins !
En attendant, la Grande Mosquée enfle de partout ; vingt-sept hectares ne suffisent plus. Il faut pousser, exproprier et indemniser. Il faut que cette mosquée soit une des plus grandes mosquées du monde musulman. Il faut qu'elle consacre un règne. Il faut qu'elle consacre une postérité. Il faut que le minaret chatouille le nombril du ciel. Il faut que la salle de prière accueille des milliers de fidèles. Il faut des espaces verts. Il faut un parking gigantesque. Il faut des passages, des pénétrantes. Il faut une bibliothèque à même de servir nos savants. Il faut des colonnades. Un dôme doré. Sauf qu'il faut payer tout ça ! Il faut obligatoirement payer. Dès lors, vive la planche à billets ! Au diable, le FMI. Vive nous !
Y. M


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