Le Parlement italien a voté mardi une motion déposée par le Mouvement 5 étoiles (M5S, antisystème) et la Ligue (extrême droite), membres de la coalition gouvernementale, prévoyant de revoir les objectifs de déficit public de 2019 à 2021, «dans le respect des engagements européens». Le texte a reçu l'avis favorable du ministre de l'Economie, Giovanni Tria, qui a dans le même temps tenu à rassurer les marchés et l'Union européenne en promettant de réduire la colossale dette italienne, la deuxième en terme de ratio après la Grèce (132% du PIB). La motion a été votée par 330 députés, tandis que 242 — appartenant au Parti démocrate (centre-gauche), Leu (gauche) ainsi que Forza Italia de Silvio Berlusconi et FDI (droite), se sont exprimés contre. Le texte demande au gouvernement de «reconsidérer dans des délais brefs le cadre de la finance publique, dans le respect des engagements européens, en ce qui concerne les soldes de budget sur la période 2019-2021». Le rapporteur du texte, Federico d'Incà (M5S) a souligné que le gouvernement devait «imposer en Europe un dialogue nouveau» pour «obtenir des règles budgétaires plus flexibles et davantage d'espace pour les dépenses productives». Le précédent gouvernement de centre-gauche prévoyait un rapport déficit/PIB à 1,6% en 2018 et de 0,8% en 2019, en nette baisse par rapport aux 2,3% en 2017. Aucun chiffre en terme de nouvel objectif n'a été communiqué, ni dans cette motion, ni par M. Tria, qui a tenu un discours de modération devant les députés. «Nous devons continuer le parcours de réduction de notre dette et surtout éviter un nouvel endettement dû au financement de dépenses courantes. Un niveau plus bas de dette publique réduit la dépense pour les intérêts, libérant ainsi des marges budgétaires pour renforcer la croissance et la cohésion sociale», a-t-il dit.