Maintenant que les pièces du puzzle du 5e mandat présidentiel pour Bouteflika se précisent, il reste à savoir l'attitude de la secrétaire générale du Parti des travailleurs dont la participation conférera à coup sûr de la crédibilité à un scrutin qui s'annonce «controversé», comme elle a eu à le faire en 2014. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Lors de la dernière élection présidentielle, Louisa Hanoune a fait campagne pour le Président sortant plus qu'elle n'en a fait pour elle-même. Elle qui avait pris pour cible l'ancien chef de gouvernement et actuel président du Parti des avant-gardes des libertés, allant jusqu'à l'accuser de s'adonner à la «baltaguia politique» et au «chantage». Des attitudes qu'elle a mises sur le compte d'un «affolement annonciateur d'une humiliante claque». De la sorte, elle avait rendu un énorme service au Président-candidat même si au bout, c'est elle qui a reçu la plus terrible des claques, elle qui a été mal «récompensée» avec la peu honorable quatrième position derrière justement Ali Benflis et Abdelaziz Belaïd. Surtout qu'elle se voyait à «un second tour si les élections étaient libres» du fait que, disait-elle, «tout le monde s'est rendu compte que nous sommes la principale et la première force politique organisée du pays, en raison de la visibilité de notre programme, la cohérence de nos positions et la clarté de nos discours». La secrétaire générale du PT renouvellera-t-elle le coup à l'occasion de l'élection présidentielle d'avril prochain en concourant de nouveau ? Telle est la question qui vient à l'esprit de nombre d'observateurs qui n'écartent pas la candidature de la dame de fer du PT à l'effet de crédibiliser un scrutin qui s'annonce d'ores et déjà «houleux» avec les appels qui se multiplient pour faire barrage au cinquième mandat dont le tout dernier en date a émané du RCD qui exhorte à «contrer» ce qu'il qualifie d'«affront de trop pour le pays». Une perspective à ne pas exclure, Hanoune ayant de tout temps ou presque, pris le minutieux soin d'épargner le président de la république de ses attaques acerbes qu'elle réserve à chaque fois aux membres de l'exécutif qui, pourtant, ne font que mettre en œuvre le programme présidentiel. Ceci même si au niveau du parti, on soutient que la question de la présidentielle n'est pas encore à l'ordre du jour même si cela «ne veut pas dire que nous sommes indifférents». Pour Ramdhane Taâzibt qui nous entretenait, hier en début d'après-midi au sortir d'une réunion du secrétariat permanent du bureau politique du parti, la solution pour nous à la «crise de système et pas une crise d'homme» que connaît le pays, consiste en «l'élection d'une assemblée constituante qui pourra assainir le climat politique et amorcer le début du règlement des problèmes graves sur les divers plans, économique, social et culturel». Car «sans cela, les présidentielles seront une aventure dangereuse», dit-il, estimant que «quelle que soit l'identité du futur Président, il ne pourra rien faire sans un changement de système même s'il est plein de bonnes volontés». S'inscrivant à contrecourant de ce que soutiennent des voix quant à la vacance du «pouvoir» et de l'«incapacité» du Président à assumer ses missions présidentielles des suites de sa longue convalescence, la secrétaire générale du PT met sur le compte de la «sagesse» présidentielle certaines décisions, dont la toute dernière, celle portant annulation de dispositions du projet de loi de finances complémentaire 2018 ciblant, selon elle, les «travailleurs et les couches larges». Pour Hanoune, ce retrait n'aurait jamais pu être de mise sans la «sagesse du Président Abdelaziz Bouteflika» dont elle qualifie les décisions de «résistancielles». M. K.