Le Parti des travailleurs, qui affine les préparatifs de son congrès, prévu du 21 au 25 novembre en cours à Alger, ne perd pas de vue les élections présidentielles d'avril prochain, en témoigne la rencontre qu' a eue avant-hier, sa secrétaire générale, Mme Louisa Hanoune, avec Amar Saïdani, du FLN. Sur le prochain rendez-vous organique du parti, Louisa Hanoune, qui s'exprimait avant la réunion de son bureau politique, ne cache pas sa satisfaction quant à l'avancée des préparatifs. Soutenant que l'objectif recherché à travers le déroulement de ce congrès est de parvenir à «davantage d'homogénéité», la responsable du parti établit une évaluation positive des rencontres des sections locales et de wilayas. Le motif de satisfaction, souligne l'oratrice, est cet «état de mobilisation générale au sein des militants et leur ambition à figurer parmi les congressistes». La chef du PT déclare, à ce propos, que le nombre de congressistes peut dépasser les prévisions initiales de la direction, qui n'a pas souhaité plus de 1 000 afin que «le rendez-vous soit celui d'un véritable débat dans les instances du parti». Or, a-t-elle expliqué, «sur les 30 wilayas où les rencontres ont été achevées, on compte déjà 720 délégués». Louisa Hanoune n'a pas ainsi manqué l'occasion de rappeler l'esprit politique de ce rendez-vous, que le PT qualifie de «congrès résistanciel», compte tenu, «de l'environnement régional et ses diverses implications». Louisa Hanoune a pointé du doigt «l'anarchie du printemps arabe fabriqué par la CIA», relevant, dans ce sens, le fait que «l'Algérie soit encerclée par le désordre et le terrorisme». La situation s'est fortement envenimée, insiste la conférencière, depuis les attaques impérialistes en Libye et au Mali. Actualité oblige, la responsable du Parti des travailleurs a évoqué la polémique entre Alger et Rabat, née suite à l'attaque subie par le consulat d'Algérie à Casablanca et l'arrachage de l'emblème national. «Il ne faut pas répondre à la provocation par une provocation», a plaidé Hanoune, pour qui «il est plus judicieux de privilégier la sagesse». Elle s'interrogera, par la suite, sur la partie qui profiterait de l'escalade. Sur les élections présidentielles d'avril 2014, Louisa Hanoune a émis le vœu que «cette échéance soit l'amorce d'un processus de renouveau», qui débouchera sur une révision de la Constitution ainsi que la tenue d'élections législatives anticipées afin de «bâtir des institutions viables». Sur sa lancée, elle a attribué à la composante, comme au fonctionnement de l'APN, une série de défaillances et de tares, d'où sa revendication au gel de la présente mandature après la tenue des présidentielles et la révision de la Constitution. Appeler à la dissolution de l'APN n'empêche pas outre mesure le PT d'ouvrir des concertations avec le FLN, parti quasiment majoritaire au sein de l'Assemblée. Louisa Hanoune tenta cependant de donner du sens à la rencontre qu'elle a eue hier avec Amar Saïdani sur invitation de ce dernier, visiblement assez volontariste depuis son accession à la tête du FLN. Car en un laps de temps très court, le successeur de Belkhadem aura tout abordé : Abdelaziz Bouteflika, Aït Ahmed, le DRS, le 4e mandat, Abdelmalek Sellal.... A propos de ce qui a été évoqué dans cette «entrevue», la SG du PT a indiqué que les deux partis se sont mis d'accord sur quelques points. Celui de s'opposer à toute intervention étrangère. Pour les présidentielles, le PT et le FLN réclament du gouvernement les meilleures conditions pour que cela participe, dit Hanoune, à «l'immunisation de la Nation». Les deux partis ne se sont néanmoins pas mis d'accord sur une candidature commune ou sur un programme commun. A. Y.