La wilaya de Aïn Defla, cataloguée comme wilaya agricole par excellence, compte quelque 25 000 agriculteurs, activant dans la quasi totalité des différentes filières dont les plus importantes sont celles des céréales et de la pomme de terre, l'élevage avec ses multiples espèces et autant pour le maraîchage. Dans le domaine de la céréaliculture, les objectifs fixés semblent dépassés selon le bilan provisoire avec une production globale estimée à plus de 1 900 000 q. La CCLS a engrangé plus de 750 000 q toutes espèces confondues en exploitant 8 951 ha dont 1 300 au compte de l'ITGC (l'Institut des Techniques des grandes cultures). Dans le domaine de l'élevage bovin notamment, après assainissement des situations, on compte quelque 26 000 têtes. Pour rappel, la wilaya de Aïn Defla, dans la filière maraîchage, a produit en 2017 quelque 6 500 000 q de pomme de terre de consommation et de semences. Il faut rappeler cependant que toute exploitation agricole relève du domaine des spéculations et que toute spéculation comporte des risques inhérents aux conditions climatiques, aux intempéries, aux maladies, et aux incendies entre autres. S'agissant des incendies selon les chiffres officiels, la Protection civile a procédé à 119 interventions pour éteindre des feux de récolte. On note que 110 ha de céréales (blé dur, blé tendre, avoine et orge) sont partis en fumée. A ces dégâts, il faut ajouter que 1 648 bottes de foins, 15 083 bottes de paille, 1 234 arbres fruitiers, et une vingtaine d'ovins ont été détruits par le feu. Cependant, malgré les campagnes incessantes de sensibilisation pour la prévention des risques et les efforts de persuasion des agriculteurs a assurer leurs récoltes, une très grande majorité de producteurs demeurent réfractaires à contracter une assurance contre les différents fléaux qui menacent leurs productions et risque de les exclure de la chaine de production suite aux sinistres encourus. Selon les données que nous avons pu recueillir sur les 25 000 exploitants agricoles, seulement quelque 300 d'entre eux ont contracté des assurances, 200 auprès de la CRMA et une centaine auprès de la Badr. Parmi ces derniers, il s'agit surtout de gros producteurs, le reste, ce sont de petits agriculteurs ou éleveurs, exploitant de petites parcelles. Pourtant, avons-nous appris, l'assurance est à 1 000 DA /an l'hectare de céréales payable même par crédit de campagne, tandis que l'hectare de pomme de terre est à 12 000 DA par campagne de saison ou arrière saison. Pourtant, pour ce qui est de la culture du tubercule, des productions entières peuvent être atteintes par une attaque fulgurante d'une maladie cryptogamique telle que le mildiou et les pertes peuvent être considérables. Comment expliquer alors que malgré tous ces risques, on continue à bouder les assurances ? Selon certains, ce refus a pour origine des tendances idéologiques. Pour d'autres, les assureurs ont perdu leur crédibilité à cause des longs délais pour les remboursements. Pour d'autres encore, ce qui les rebute ce sont les lourdeurs bureaucratiques. De l'avis de certains, les assureurs doivent s'adapter à la réalité du terrain et de défaire des schémas classiques en innovant de nouvelles approches, de nouveaux procédés, plus souples, plus adaptés. Karim O.