Selon les experts de ce secteur, le développement de l'aquaculture passe par un ensemble de techniques comprenant l'aquaculture marine, l'aquaculture continentale, saharienne et l'eau douce. Parmi ces techniques, il y a la pisciculture, en eau douce ou en eau de mer ; mais aussi l'ensemble de l'aquaculture qui est le terme générique qui désigne toutes les activités de production animale ou végétale en milieu aquatique. Ainsi, selon nos sources, l'aquaculture se pratique en mer (aquaculture marine) et en eau douce (aquaculture continentale). Elle concerne notamment l'élevage de poissons (pisciculture), de coquillages (conchyliculture), de crustacés (astaciculture et pénéiculture) ou encore la culture d'algues (algoculture). L'aquaculture marine comprend, quant à elle, des projets de pisciculture avec le volet de la production de conchyliculture et la production de crevetticulture marine. Précisons, par ailleurs, que la pisciculture est une des branches de l'aquaculture qui désigne l'élevage des poissons en eau douce, saumâtres ou salées. Quant à l'aquaculture d'eau douce, elle comprend la production de la pisciculture, l'aquaculture intégrée et la pêche continentale. Toujours selon nos sources, on distingue la pisciculture continentale, issue de l'aquaculture continentale, qui désigne l'ensemble des activités aquacoles conduites en eau douce et la pisciculture marine qui désigne l'ensemble des activités piscicoles conduites en eau de mer à l'instar de la reproduction, l'élevage, et la conservation de poissons par des moyens qui complètent ou remplacent ceux qui sont normalement présents dans la nature. A la lumière de ces explications, quel est l'état des lieux au niveau de la wilaya de Tipasa ? On nous a révélé qu'il y a plusieurs infrastructures, notamment la Ferme de pisciculture marine et le Centre conchylicole de Bou-Ismaïl, ainsi que le Centre de pêche continentale de Boukourdène sis à 10 kilomètres de Tipasa. Ainsi, apprenons-nous, la conchyliculture est l'élevage de coquillages, une forme d'aquaculture... sur une zone classée , dédiée à la production professionnelle ou surveillée dans le cadre de la pêche de loisirs. La production de la ferme conchylicole opérationnelle de Bou-Ismaïl est de 25 tonnes/an. S'agissant des projets en cours de réalisation, il existe un projet de ferme intégrée de conchyliculture-tourisme réalisée. Il y a également la création d'une zone d'activité aquacole au niveau de Damous dédiée à 20 promoteurs. Dans ce cadre, il a été procédé à l'octroi de six arrêtés de concessions pour la réalisation de 5 fermes piscicoles en offshore et une ferme conchylicole Le programme financé dans le cadre du système d'accompagnement à l'investissement productif dans les filières de la pêche et de l'aquaculture (SAIPA), pour la wilaya de Tipasa, se présente comme suit : onze projets d'aquaculture marine avec une production prévue de 6 000 tonnes, générant 280 emplois directs. Outre ces projets, il convient de considérer le programme d'intégration de l'aquaculture à l'agriculture dans le milieu agricole, qui intègre 37 exploitations agricoles, 42 bassins d'irrigation générant un volume total de 42 000 m3, et concernant une surface irriguée de 400 hectares, avec des perspectives prévisionnelles de production de 5 000 tonnes, permettant l'ensemencement de 8 400 espèces d'alevins du type carpe et tilapia. Il convient de signaler que, selon nos sources, plus de 145 projets d'investissement répartis sur le littoral algérien sont en voie de finalisation selon des contrats de concession . Lors d'une réunion concernant le suivi et la surveillance des fermes marines placées sous la supervision du Centre national de la recherche et le développement de la pêche et de l'aquaculture de Bou-Ismaïl il nous a été révélé qu'au niveau du territoire national, plusieurs contrats de concession ont été accordés et doivent générer une production de plus de 150 000 tonnes au cours des prochaines années. Les mêmes sources ont souligné également que l'eau de la côte algérienne est caractérisée par «une haute qualité» et «non polluante», bien que le niveau de contamination des mers et des océans observé à travers le monde n'affecte pas l'Algérie, et que certaines eaux polluées provenant des estuaires déchets industriels et urbains des villes et des estuaires des zones industrielles n'affectent pas les limites environnementales, ni les lignes rouges arrêtées. En outre, précise-t-on, une carte nationale de classification des zones de pêche et d'aquaculture marine est en voie de finalisation suivie d'un rapport complet d'évaluation de la propreté du Centre maritime et de la côte algérienne qui est aussi fin prêt. L'ensemble de ces démarches permet d'établir un panel de mesures pour la conservation de la richesse du poisson et le lancement de projets d'investissement prometteurs. C'est ainsi qu'il a été enregistré la réalisation de plus de 20 projets dont plusieurs ont porté sur l'acquisition de plus de 50 navires de pêche, la réhabilitation de 15 navires en activité et l'acquisition de plusieurs camions frigorifiques. L'acquisition de 10 navires de pêche supplémentaires, la réalisation d'un établissement conchylicole à Aïn Tagouraït, la réalisation de 10 chambres froides, d'une fabrique de glaces. Quant au programme du FNDPA, la Commission nationale auprès du ministère de la Pêche a accordé plusieurs décisions de soutien de l'Etat financé par le FNDPA, dont une centaine ont bénéficié d'une subvention globale de près de trois millions de dinars, regroupant 149 activités dont l'acquisition de 70 navires de pêche et réhabilitation de 10 autres navires ; la réalisation de 3 superstructures de soutien à l'outil de production et de 60 superstructures de prise en charge de la production ; la réalisation de 6 projets aquacoles ; la création de 1 500 emplois ; la production de 9 000 tonnes de produits halieutiques par an dont plus de 7 000 tonnes de poisson bleu, 921 tonnes de poisson blanc, 242 tonnes de crustacés et 78 tonnes de squale et espadon. S'agissant de projets existants et en cours de réalisation au niveau de la wilaya de Tipasa, on note une ferme conchylicole en production à Aïn Tagouraït ; 2 fermes conchylicoles en cours de réalisation à Kouali ; l'octroi de 6 arrêtés de concession pour la réalisation des fermes piscicoles et conchylicoles au niveau la zone d'activité aquacole prioritaire (ZAAP) à Damous. Quant aux projets aquacoles prévus au niveau de la wilaya de Tipasa, ils se répartissent en aquaculture marine, pisciculture marine, conchyliculture, aquaculture d'eau douce, pisciculture d'eau douce en cages flottantes, pisciculture d'eau douce en étangs, aquaculture intégrée. En marge de ces données et selon le diagnostic établi dans le cadre des travaux de la conférence «Aquapêche bleue 2020», tel que communiqué par le Centre national de la pêche et de l'aquaculture (CNDPRA), la biomasse exploitable actuellement en Algérie serait comprise entre 55 000 et 83 000 tonnes, cela permet d'estimer les forces et les faiblesses, les opportunités et les menaces qui guettent le secteur des ressources halieutiques. A ce titre, affirme-t-on, cela représente un environnement de pêche favorable, ainsi qu'un bon potentiel pour le marché national, en dépit du fait que la côte algérienne se trouve très exposée avec des sites abruptes, auxquels s'ajoutent un manque de savoir-faire et une disponibilité limitée d'intrants, à l'instar des alevins, des aliments et des équipements. Nonobstant ces aléas, des opportunités réelles existent notamment, à l'instar de la diversification de la production nationale, de la réduction des produits de la mer importés, de la création d'emplois et enfin une meilleure exploitation des potentialités maritimes. Cela en ce qui concerne la biomasse continentale. S'agissant de l'aquaculture, de gros espoirs sont fondés sur les potentialités hydriques et les opportunités qu'elles représentent, notamment la diversification de la production, la contribution à la sécurité alimentaire et à l'intégration de l'aquaculture dans l'agriculture. Cependant, pour cette ressource halieutique, beaucoup d'aléas subsistent, notamment le non-respect du repos biologique, dû aux chalutiers qui raclent tout sur leur passage et l'utilisation de filets inadéquats, à l'image des filets dérivants qui provoquent l'épuisement des ressources en poissons, voire l'extinction de certaines espèces, à l'instar de la sardine, du mérou, du merlan et de l'espadon. Le repos biologique, qui est une contrainte nécessaire, permet, selon notre source, de redynamiser les stocks de poissons. L'état actuel des stocks existants en petits pélagiques, à l'instar de la sardine, de la sardinelle, des anchois, et des maquereaux, se trouve en déséquilibre, selon le constat établi lors de la conférence «Aquapêche bleue 2020». Tandis que les sparidés (bogue, pagre, sar, denté et daurade), ils accusent une tendance à la surexploitation selon les mêmes sources. Quant aux carangidés, notamment les autres démersaux chalutés ou petits métiers, il a été fait état d'une surexploitation avérée. Pour les crevettes rouges et blanches, leur surexploitation se situe au centre et à l'est de l'Algérie. A quoi est due cette situation, excepté le non-respect du repos biologique ? Selon notre source, ce problème est dû à une flotte de pêche professionnelle qui est en inadéquation avec les disponibilités en ressources halieutiques. Il a été évoqué à ce titre une évolution du nombre de chalutiers de plus de 50% en 10 ans et plus de 70% de sardiniers en 10 ans, avec en outre plus de 26% de petits métiers pour la même période et une augmentation supérieure à 70% de plaisanciers en 2014. Houari Larbi