L��crivain connu mondialement et traduit dans 38 pays, l�auteur de Ce que le jour doit � la nuit, Les Sir�nes de Bagdad, L'attentat, La part du mort, Les hirondelles de Kaboul, etc., l�incontournable Yasmina Khadra qui vient de publier son nouvel ouvrage L�Olympe des infortunes aux �ditions M�dia Plus, �tait l�invit� du Th��tre r�gional d�Annaba dimanche apr�s-midi, une des rares manifestations culturelles qui a connu une telle assistance. L�invit� a commenc� par montrer son �merveillement de d�couvrir pour la premi�re fois la ville d�Annaba, �j�ai fait plus d�une fois le tour du monde, et je peux vous assurer que la baie d�Annaba est l�une des plus belles baies du monde.� Apr�s avoir rendu un bref hommage aux libraires qui s�acharnent � d�fendre les livres et � les pr�server, Yasmina Khadra entre dans le vif du sujet. Se pr�sentant sous son v�ritable nom, Mohammed Moulessehoul, n� � B�char, il parle de ses origines. Son grand-p�re �tait un grand po�te alors que son p�re, officier, avait un certain m�pris pour les po�tes� ce qui a motiv� par la suite son refus de voir son fils suivre le chemin des anc�tres. Yasmina khadra se retrouve, d�s l'�ge de neuf ans, dans un lyc�e militaire et, apr�s 36 ans d�une carri�re bien remplie, il coupe le cordon qui le relie � l�arm�e et se consacre � un autre genre de combat : l��criture. �J�ai toujours aim� ce pays, je l�ai d�fendu par les armes et par les �crits�, fait-il remarquer. L�auteur a montr� son m�contentement vis-�-vis des m�dias alg�riens qui ont tendance � falsifier ses propos ou � faire circuler des rumeurs � son sujet : �Je n�ai jamais dit que je suis plus c�l�bre que l�Alg�rie. Je n�ai jamais dit que les Alg�riens �taient fous. J�ai dit que les Alg�riens �taient fous de joie quand l��quipe nationale s�est qualifi�e au Mondial et, pour terminer, je n�ai jamais fait un voyage officiel avec le pr�sident de la R�publique.� Yasmina Khadra, �mu, raconte les circonstances de sa� rupture avec Mohammed Moulessehoul. Pour �chapper � la censure, il a opt� pour le pr�nom f�minin de Yasmina, sa propre femme. Cette derni�re accueille cette d�cision avec philosophie : �Tu m�as donn� ton nom pour la vie, je te donne le mien pour la post�rit�.� Ce pseudonyme renferme plus d�un secret et refl�te l�admiration de l�auteur aux femmes alg�riennes� L�auteur qui pr�side actuellement aux destin�es du Centre culturel alg�rien � Paris, n�a pas donn� de conf�rence en Alg�rie depuis deux ans et demi. Les pr�sents posent diverses questions et le conf�rencier r�pond tant�t avec humour tant�t avec sagacit�; il dit que l��crivain est la r�incarnation de ce qu�il �crit, et que la langue n�est qu�un vulgaire outil et qu�il faut d�passer cette tension entre arabophones et francophones ; la litt�rature est si vaste et si infinie que cela serait du g�chis de la limiter ainsi. Les personnages de l�Olympe des infortunes sont atypiques, des gens qui vivent dans une d�charge et qui se croient libres. Ils se croient isol�s de la soci�t� mais ils oublient qu�eux-m�mes forment une soci�t� avec ses d�mes, m�canisme et hi�rarchie, qui n�est pas diff�rente de la soci�t� qu�ils fuient tant. Pour ceux qui se trouvent �d�pass�s� par cet ouvrage, l�auteur les console : �Je m�interdis de c�der � la facilit� dans mes �crits, je veux constamment m�riter l�int�r�t de mes lecteurs�. Apr�s sa conf�rence, l�auteur a assist� � la vente-d�dicace de son livre l�Olympe des infortunes, organis�e dans la c�l�bre librairie du Cours de la R�volution o� une foule extraordinaire avait pris place, d�bordant sur la rue. Un engouement jamais vu pour une �uvre culturelle ! Yasmina Khadra, une illustre image de l�Alg�rie qui lutte et esp�re est un grand homme de lettres qui dit avoir suivi cette devise depuis la tendre enfance : �Aucun bonheur n�est complet s�il n�est pas partag�.