La sprinteuse britannique Dina Asher-Smith, le prodige norvégien du demi-fond Jakob Ingebrigtsen et la discobole croate Sandra Perkovic ont brillé de tous leurs feux lors de l'avant-dernière soirée, entièrement consacrée aux finales, des Championnats d'Europe d'athlétisme, samedi à Berlin. Agée de 22 ans, la Britannique avait déjà survolé le 100 m en 10 sec 85, meilleure performance mondiale (MPM) de la saison. Bis repetita sur le demi-tour de piste après un virage exceptionnel: la sprinteuse du Kent a conservé son titre du 200 m, avec en prime la MPM (21.89) pour elle toute seule. Asher-Smith a laissé à deux bons mètres la Néerlandaise Dafne Schippers (22.14), championne du monde et médaillée d'argent aux Jeux de Rio sur la distance. Vainqueur la veille du 1500 m, le Norvégien Jakob Ingebrigtsen, pas encore 18 ans, a confirmé ses extraordinaires talent et précocité. Celui qui est en avance sur son âge - même les Ethiopiens et Kényans n'ont pas connu de champions si précoces - s'est joué dans le dernier tour de ses adversaires, dont son frère aîné Henrik (27 ans), médaille d'argent. Le Français Morhad Amdouni, sacré sur 10.000 m, a pris le bronze. A l'entame du dernier tour, Jakob a invité, en lui tapant dans la main, Henrik à le suivre pour le doublé. Perkovic dans l'histoire Un seul jet, le 5e à 67,62 m, après une entame difficile, a suffi à Sandra Perkovic pour marquer sa différence. La discobole croate devient la 1re femme à remporter cinq titres européens dans la même discipline. Celle qui a tout gagné - deux titres mondiaux et deux ors olympiques aussi - a fêté cet énième succès par une danse, enveloppée dans son drapeau. Jusqu'alors en tête, l'Allemande Nadine Müller a pris l'argent, rejointe sur le podium au dernier essai par sa compatriote Shanice Craft. L'Olympiastadion, bien rempli (quelque 60.000 spectateurs), était alors en ébullition, aux aguets d'une énorme surprise, alors que se dessinaient les médailles d'or des Allemands Mateusz Przybylko (2,35 m à la hauteur) et de Malaika Mihambo (6,75 m au saut en longueur). La Pologne s'est mise encore en évidence, avec trois nouvelles victoires. Moins de deux heures après avoir remporté en 50 sec 41 la finale du 400 m, Justyna Swiety-Ersetic a conduit le relais du mile de son pays au succès (3:26.59). Entretemps, Adam Kszczot avait pris sa revanche des Mondiaux au 800 m sur le Français Pierre-Ambroise Bosse, troisième. Bras ouverts, Kszczot a signifié sa suprématie au passage de la ligne (1:44:59), devant le jeune (21 ans) Suédois Andreas Kramer (1.45:03). Kszczot avait évidemment retenu la leçon de Londres-2017, où il était trop loin de Bosse quand le Français avait lancé son attaque surprise à 300 m de l'arrivée. Il y a du renouveau sur le double tour de piste en Europe, et la Pologne a de la réserve avec Michal Rozmys (23 ans) et Mateusz Borkowski (21 ans), quatrième et cinquième. Des trois frères Ingebrigtsen - Filip, blessé, avait renoncé au 5000 m -, aux trois frères belges Borlée... Dylan, Kevin et Jonathan, les deux derniers sur le podium individuel, avec en plus la jeunesse du champion du monde junior 2018 Jonathan Sacoor, ont conservé le titre du relais 4X400 m.