Les fêtes de l'Aïd se suivent et se ressemblent. A la veille de l'Aïd el-Adha, les prix des fruits et légumes se sont, comme à l'accoutumée, envolés. Cette flambée semble pourtant ne pas dissuader les consommateurs. Sur les étals des marchés, ces marchandises s'épuisent rapidement. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Comme à chaque fête de l'Aïd, les marchands de légumes renouent avec leurs pratiques. Cette année encore, tous les prix des fruits et légumes ont été augmentés à la veille de l'Aïd el-Adha. Une flambée qui n'a pourtant pas empêché les clients de faire leurs emplettes pour cette fête religieuse. Ils se sont rabattus sur les marchandises exposées. Dans le quartier populaire de Belouizdad, le marché Bouguerfa, connu sous l'appellation de marché T'nache, n'a pas dérogé à la règle. Là aussi, les prix se sont envolés. Hier, le vieux marché était noir de monde. Difficile de se frayer un chemin dans ses étroites allées. Il est onze heures tapantes, la plupart des étals de ce haut lieu de commerce sont déjà presque vides. C'est la ruée sur les légumes. Pris dans le piège des marchands de légumes, les consommateurs, eux, n'ont apparemment pas le choix. L'Aïd el-Adha aux portes, ils sont obligés de s'approvisionner pour la préparation des repas de cette fête. «Les prix des légumes sont exagérés mais je n'ai pas le choix, il faut bien acheter le nécessaire pour les différents repas de l'Aïd», affirme une vieille dame qui traîne un panier plein de tomates, courgettes, poivrons et autres courses. Seulement, poursuit-elle, en exhibant un vieux porte-monnaie en cuir tout fripé, «il ne me reste plus d'argent pour acheter un fruit». Sur les étals, ce sont pratiquement les mêmes prix qui sont affichés par les différents marchands de légumes. L'on croirait qu'ils se sont donné le mot. L'incontournable tomate est vendue à 100 dinars le kilogramme. Celle de qualité moindre est cédée à 60 dinars. L'aubergine et le concombre sont également proposés à 100 dinars suivis par la courgette, la betterave, le piment, le poivron, la laitue et la carde à 120 dinars. Le navet et le haricot vert ne descendent pas en dessous des 200 dinars et le haricot rouge affiche 300 dinars le kilo. Les marchandises les moins chères restent la carotte et la pomme de terre vendues à 80 dinars. Si la carotte a maintenu son prix de la semaine dernière, le tubercule, lui, a connu une hausse de pas moins de 10 dinars. Les marchands, eux, ne semblent pas du tout affectés par cette flambée occasionnelle. Au contraire, ils abordent les passants en proposant leurs marchandises comme si celles-ci étaient données. «Approchez, il ne me reste pas beaucoup de courgettes et de poivrons. Profitez de cette belle marchandise», lance-t-il. «C'est l'Aïd !», se contentent-ils de répondre quand un client leur demande le pourquoi de toutes ces augmentations de prix. Côté fruits, c'est le même scénario. La pastèque a vu son prix augmenter de 40 dinars le kilo à 80 dinars et le melon de 60 dinars à 85 dinars. Les autres fruits ont maintenu leurs prix déjà assez élevés. La pêche, la nectarine et la pomme sont proposées à 250 dinars le kilo, le raisin et la poire à 220 dinars et la figue à 200 dinars. Le prix du poulet en baisse Le prix du poulet, qui a atteint des chiffres hallucinants en début d'août, commence à baisser graduellement. Cédé la semaine dernière à 370 dinars le kilogramme, le poulet éviscéré est aujourd'hui à 350 dinars. Selon Toufik, vendeur de volaille au vieux marché T'nache, son prix va continuer de baisser après l'Aïd el-Adha où la disponibilité de la viande du mouton sacrifié pour cette fête religieuse réduira la consommation de la viande blanche, notamment de poulet. Ry. N.