Le ministre des Ressources en eau, M. Hocine Necib, a instruit les responsables centraux et locaux de son secteur de respecter les délais de réalisation des programmes sectoriels en cours dans les wilayas du sud du pays. Lors d'une réunion consacrée à l'examen de l'état de mise en œuvre des programmes de développement de son secteur dans ces wilayas, tenue mardi à Alger, le ministre a également exhorté les responsables du secteur à doubler d'effort pour l'amélioration du service public de l'eau et à intégrer les communes qui ne sont pas encore prises en charge par l'ADE (l'Algérienne des eaux), indique un communiqué du ministère. Il a rappelé que cette grande partie du pays regorgeait de ressources en eau souterraines importantes et que l'Etat a consenti, ces deux dernières décennies et sous l'impulsion du président de la République, des investissements colossaux pour accompagner le développement économique de la région. Il a, d'autre part, instruit ses cadres de lutter contre le gaspillage des ressources en faisant remarquer que la production d'eau dans les wilayas du Sud «dépassait largement les besoins de la population». «Ces ressources sont non seulement rares mais leur mobilisation coûte cher à l'Etat. Il vous appartient donc de veiller à les préserver à travers la lutte contre les fuites et les piquages illicites qu'il faut absolument éradiquer», a-t-il instruit. La réunion, qui a regroupé les directeurs centraux du ministère, les directeurs des wilayas concernées et les directeurs généraux des organismes de gestion (ADE et ONA), s'est également intéressée aux nouvelles wilayas déléguées dans le Grand Sud et aux voies et moyens d'accompagner leur développement en matière de services publics de l'eau potable et de l'assainissement, indique le communiqué. Plus de 570 milliards de DA ont été octroyés à ces 10 wilayas à travers les différents programmes de développement inscrits dans le secteur des ressources en eau depuis le début des années 2000, rappelle la même source. En matière d'alimentation en eau potable (AEP), ces 10 wilayas ont bénéficié d'importants projets dont notamment l'alimentation en eau potable de la ville de Tamanrasset à partir de la nappe albienne d'In Salah sur 750 km en double canalisation, la réalisation du transfert d'eau à partir du champ de captage de Tagarawt vers Timiaouine sur 80 km, la réalisation de l'AEP de Charouine à partir du champ de captage de Bouguemma (Adrar) et le lancement, récemment, de l'important projet de sécurisation de l'AEP de la ville de Bechar à partir du nouveau champ captant de Béni Ouanif. La qualité de l'eau est également prise en charge à travers ces wilayas, souligne le communiqué en rappelant la réalisation par l'Etat de 16 stations de déminéralisation utilisant des technologies de pointe dont 9 se trouvent dans la seule ville de Ouargla et ce, pour améliorer la qualité de l'eau potable dans le sud du pays, caractérisée par la présence d'un taux élevé de sel et/ou de fer altérant son goût. La même source rappelle d'autre part que le taux de raccordement aux réseaux d'eau potable a atteint 97% alors que la dotation journalière est passée à 327 l/j/h et que 174 sur 188 communes sont alimentées au quotidien ou en H24, soit 93% des communes des 10 wilayas. Pour ce qui est des communes connaissant encore quelques difficultés en matière d'alimentation en eau potable, elles sont prises en charge dans le cadre des programmes de développement en cours et qui portent sur 144 projets pour une autorisation de programme global de 45 milliards de DA. Concernant la prise en charge des nouvelles wilayas déléguées, le ministre a appelé les directeurs généraux de l'ADE et de l'ONA à doter dans les meilleurs délais leurs unités locales en moyens humains et matériels nécessaires à même de leur assurer un démarrage effectif. S'agissant de l'assainissement et de la protection contre les inondations, les wilayas du Sud ont bénéficié de 214 milliards de DA, ce qui représente 38% du total des investissements consentis par l'Etat depuis 2000 pour développer les infrastructures et améliorer le service public de l'assainissement. Cet important programme d'investissement a touché aussi bien les réseaux d'assainissement (7 500 km linéaires et un taux de raccordement de 85%), les installations épuratoires (42 stations d'épuration et de lagunage), les ouvrages de lutte contre les inondations des villes et des plaines agricoles (vallée du M'zab, 14 milliards de DA) et de lutte contre les remontées de nappes phréatiques (El-Oued et Ouargla, 60 milliards de DA). Tout en insistant sur la nécessité de consolider ces acquis, M. Necib a mis l'accent sur le parachèvement des programmes en cours (16 systèmes épuratoires, 26 opérations de protection contre les inondations). APS