Le directeur régional (DR) des douanes à Annaba, Belkheir Hamel, a été démis de ses fonctions et remplacé par le DR d'Oran, apprend-on de source crédible. Mis en cause dans l'affaire du trafic des conteneurs découvert au port commercial de Annaba, au début de l'année en cours, le frère de l'ex-directeur général de la Sûreté nationale, muté dans les mêmes fonctions à la wilaya de Tlemcen, ayant bénéficié d'une étonnante liberté, avait été, avec huit autres douaniers laissé en liberté provisoire lors des audiences des 12 et 13 juillet écoulés par les chambres 1 et 3 du tribunal de Annaba. Alors que 8 autres douaniers et un déclarant en douane ont été pour leur part placés sous contrôle judiciaire en attendant la tenue du procès. Initialement prévu pour le 31 juillet, il est finalement reporté au 28 septembre courant. Le rejet de la décision de liberté de l'ex-responsable régional des douanes de Annaba a été le fait de l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF), sans exclure la possibilité de le faire passer en audience de flagrant délit dans les prochains jours, indique nos sources. Pour rappel, l'affaire qui a éclaboussé la DR de Annaba a été dénoncée par un douanier, Bouchouicha Ridha, qui avait entamé une grève de la faim devant le siège de la Direction régionale, située à La Grenouillère, pour protester contre sa suspension abusive. Il affirmait à l'époque qu'il a fait l'objet d'« une mesure disciplinaire injuste par le directeur régional pour avoir dénoncé une affaire portant préjudice à l'économie nationale». Outre le DR, 16 officiers et agents de la douane dont deux femmes, il y avait également plus d'une vingtaine de témoins à charge et à décharge cités dans deux affaires distinctes. L'une concerne une opération de transfert illicite de devises et l'autre l'importation d'articles de sport contrefaits. La découverte du trafic de conteneurs remonte au mois d'août 2017 lorsque des agents de la brigade mobile dont le gréviste de la faim, ont repéré des personnes étrangères, dont des transporteurs en train d'enlever les scellés internationaux de conteneurs. La première réaction de ces douaniers a été de confisquer les papiers des individus pris en flagrant délit de tentative de quitter le port avec leur cargaison. Les documents de trois de ces individus ont été confisqués alors que le quatrième a pu quitter les lieux en trombe avec son camion chargé du conteneur objet du délit. Là, intervient le directeur régional qui, à travers un de ses adjoints, a intimé l'ordre aux douaniers de restituer les documents confisqués et libérer les camions. L'affaire a fait beaucoup de bruit à l'époque, ce qui a enclenché une enquête décidée en haut-lieu. Celle-ci a été entamée par le corps de la gendarmerie nationale en janvier 2018. Au fil de l'enquête, les gendarmes sont arrivés à découvrir au même port de Annaba d'autres affaires portant préjudice à l'économie nationale dont celle des téléviseurs LED. Il y avait 39 conteneurs portant de fausses étiquettes «made in Bladi» alors qu'ils sont fabriqués en Chine. Ils allaient prendre le chemin du marché national pour éviter le payement des taxes sur les produits finis importés. A. Bouacha