La construction de la première usine de production de médicaments anti-cancéreux en Algérie sera lancée avant la fin de 2018. D'un montant de vingt millions d'euros, le projet sera implanté au pôle industriel de Sidi Abdellah, à Alger. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - L'Algérie attend sa première usine d'oncologie pour 2021. Initié par la société mixte algéro-française, Ipsen, en partenariat avec Isly Holding, société algérienne d'investissement intervenant dans le secteur industriel, le projet de construction de l'usine de production de médicaments anti-cancéreux sera lancé avant fin 2018. «La première pierre du site de construction de production d'oncologie en Algérie sera posée d'ici la fin de l'année 2018», a annoncé le vice-président exécutif du groupe Ipsen, Benoît Hennion, jeudi dernier, à Alger. Le projet dont l'assiette foncière a été «validée» par les services compétents souligne le P-dg de Ipsen Pharma-Algérie, Adlane Soudani, sera implanté au pôle industriel de Sidi Abdellah, à l'ouest d'Alger. L'investissement industriel estimé à plus de 20 millions d'euros portera sur la fabrication d'un médicament injectable traitant le cancer, plus précisément le cancer de la prostate. «L'usine sera dédiée à la fabrication d'un produit phare. Il s'agit d'un médicament injectable, Decapeptyl (triptoreline), indiqué pour le traitement du cancer de la prostate, troisième type de cancer chez les hommes en Algérie», précise le P-dg de Ipsen Pharma-Algérie. Selon lui, ce médicament est indiqué également dans le traitement de plusieurs autres maladies telles que l'endométriose, la puberté précoce, les fibromes utérins ou encore l'infertilité féminine. Le vice-président opération intercontinentale santé familiale Ipsen, Guillaume Freneuil, a indiqué de son côté, que la mise en œuvre de l'usine nécessite trois ans. «C'est le délai classique pour réaliser ce genre de projet. Elle sera ainsi opérationnelle en 2021», dit-il. Rappelant que cette usine sera la deuxième usine d'Ipsen spécialisée dans la production des anti-cancéreux, après celle de France, il estime que la faire fonctionner reste un «challenge technologique». Guillaume Freneuil insiste à cet effet, sur les premières priorités du projet. «Aujourd'hui, la première priorité est que l'usine voit le jour dans les délais indiqués et soit capable de sortir un premier produit validé et efficace. La seconde priorité est de couvrir le marché algérien» dit-il, avant d'ajouter : «nous pourrons par la suite réfléchir à l'exportation.» Quant au volet transfert technologique, le vice-président exécutif du groupe Ipsen, affirme l'engagement «clair» de son entreprise pour le transfert technologique déposé auprès du ministère de la Santé. L'accord pour la création d'une société mixte algéro-française pour rappel, a été signé entre le laboratoire pharmaceutique Ipsen et la société algérienne d'investissement Isly Holding, le 7 décembre 2017 à Paris, à l'occasion de la réunion du Comité interministériel de haut niveau France-Algérie (CIHN). Ry. N.