Les travaux de construction de la première usine de production de médicaments anti-cancéreux en Algérie, seront lancés avant la fin de 2018 au niveau du pôle industriel de Sidi Abdellah, ont annoncé, jeudi à Alger, les responsables de ce projet de partenariat algéro-français. «L'assiette foncière pour la construction de cette future usine de fabrication de médicaments d'oncologie a été validée par les services compétents, ce qui nous permettra de poser la première pierre de cette unité de production avant la fin de l'année», a indiqué le P-dg de la société Ipsen Pharma-Algérie, Adlane Soudani, lors d'une conférence de presse tenue conjointement par les responsables du groupe français Ipsen, et leur associé financier Isly Holding, une société algérienne présidée par Lyes Boudiaf, qui intervient dans les partenariats industriels. D'un montant de 20 millions d'euros, cet investissement «à forte valeur ajoutée» porte sur la fabrication d'un médicament injectable, Decapeptyl (triptoreline), indiqué pour le traitement du cancer de la prostate, troisième type de cancers masculins en Algérie, selon les explications de M. Soudani, qui se réfère aux données du Plan national Cancer 2015-2019. En plus du traitement du cancer de la prostate, «ce même médicament a d'autres indications comme le traitement de la puberté précoce, et certaines maladies touchant les femmes telles l'endométriose, les fibromes utérins et l'infertilité féminine», a-t-il ajouté. Pour sa part, le vice-président du département Opération Intercontinental santé familiale Guillaume Freneuil, a affirmé que l'usine devrait entrer en production en 2021, estimant que «trois années c'est le délai classique pour réaliser ce genre de projet». Il a expliqué dans ce sens que «la priorité pour l'instant, était de faire en sorte que l'usine soit fonctionnelle dans les délais prévus avec une capacité de couvrir tous les besoins du marché local». Une fois cet objectif atteint, a-t-il poursuivi, «nous pourrons par la suite réfléchir à l'exportation». Outre l'aspect thérapeutique et commercial, à savoir la garantie de la disponibilité du médicament, et la réduction de la facture d'importation, les conférenciers ont évoqué le volet du transfert du savoir-faire. Dans ce contexte, le vice- président exécutif du groupe Ipsen, Benoit Hennion, a souligné le fait que la future usine, qui sera implantée en Algérie, sera la deuxième usine d'Ipsen, spécialisée dans la production des anticancéreux, après celle de France, soulignant qu'il y a un engagement clair pour le transfert technologique déposé auprès du Ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme Hospitalière. A ce propos, il a fait savoir qu'une centaine de collaborateurs ont été «transférés» de l'usine française vers la société mixte, pour réaliser un tel projet de cette envergure. «Il y a des compétences hautement qualifiées, des experts qui vont assurer le transfert de technologie en formant des ingénieurs, des pharmaciens, des chimistes et des microbiologistes», a-t-il assuré, en précisant qu'il y aurait une cinquantaine de personnes environ qui travailleraient dans cette usine. Pour rappel, le pacte d'actionnariat pour la création de cette société mixte a été signé le 7 décembre 2017 à Paris, à l'occasion de la réunion du Comité Interministériel de Haut Niveau France- Algérie (CIHN), et ce, conformément à la règle 51/49. Les collaborateurs ont signé, à cette occasion, le transfert de leurs contrats vers la société mixte Ipsen Pharma Algérie SPA, nouvellement créée. Actuellement, le groupe Ipsen commercialise plus de 20 médicaments dans plus de 115 pays, avec une présence commerciale directe dans plus de 30 pays, selon les responsables de ce groupe pharmaceutique. Ipsen développe et commercialise des médicaments innovants dans trois domaines thérapeutiques ciblés: l'oncologie, les neurosciences et les maladies rares. En 2017, Ipsen a réalisé un chiffre d'affaires de 1,9 milliard d'euros.