Pour sa première sortie médiatique, après son retour de congé, le ministre de la Justice et garde des Sceaux, Tayeb Louh, annonce la création prochaine d'une nouvelle structure destinée «à durcir davantage la lutte contre la corruption». Il s'agit du pôle spécialisé dans le traitement des affaires financières. Abder Bettache - Alger (Le Soir) - C'est à partir de l'extrême sud du pays, plus exactement de la wilaya de Tindouf, que le ministre de la Justice et garde des Sceaux a fait état de la naissance prochaine de cette nouvelle structure de lutte contre la corruption. Une création qui s'inscrit, a-t-il dit, dans le «cadre de la réforme de l'Office central de répression de la corruption (OCRC)». Le but de la réforme de l'OCRC, «décidée», selon lui, «sur instruction du président de la République, s'articule en termes de mise en place de mécanismes plus appropriés, responsabilisant l'ensemble des secteurs d'activité, dans le cadre d'une stratégie commune en termes de lutte contre la corruption». Et pour situer l'importance de ce pôle, Tayeb Louh dira que «ce nouveau pôle sera doté de tous les moyens humains et matériels nécessaires, lui permettant d'accomplir avec efficacité sa mission de lutte contre la corruption». Selon lui, le fléau de la corruption «constitue un réel danger menaçant les fondements de la société et compromettant son développement», d'où le «renforcement de la législation en rapport avec le combat contre ce phénomène criminel sous toutes ses formes». «Une justice forte, indépendante, intègre est celle qui est capable de bannir toute sorte de crimes organisés, le terrorisme, ainsi que toutes les formes de la corruption», a insisté M. Louh et d'ajouter : «Il est impératif de réactiver les mécanismes de prévention qui est de la responsabilité de tous les secteurs et de la société de façon générale.» L'autre fait marquant de la sortie médiatique du ministre de la Justice et garde des Sceaux est celui relatif à une réponse indirecte adressée aux parlementaires de la Chambre haute. Ces derniers, au nombre d'une trentaine, avaient, faut-il le rappeler, boycotter la cérémonie portant ouverture de la session parlementaire, et ce, en guise de «soutien au sénateur de la wilaya de Tipasa, poursuivi et placé sous mandat de dépôt pour une affaire de corruption». A ce propos, Tayeb Louh a déclaré que «personne n'est au-dessus de la loi et personne ne peut échapper à la justice et aux lois de la République et ce, quel que soit son statut», et d'ajouter sur un ton tranchant : «La justice ne fermera pas les yeux sur ces dossiers dans lesquels sont impliqués des élus, des politiques et des cadres de l'Etat». Selon des observateurs, cette déclaration de Tayeb Louh, la première de la rentrée politique et sociale, «se veut comme une mise en garde à l'encontre de tous ceux qui pensent que leurs fonctions les mettent à l'abri des poursuites judiciaires». «Elle se veut aussi comme une assurance quant à l'engagement de l'Etat à lutter sans merci contre les affaires de corruption qui ont éclaboussé l'été 2018», commente-t-on. A. B.