Les prix du baril du pétrole ont atteint un seuil jamais atteint depuis quatre ans, soutenus par les craintes sur l'offre iranienne et du déficit de production que pourraient engendrer les sanctions américaines à l'encontre de ce pays. Or, ce seuil reste loin du prix d'équilibre budgétaire en Algérie. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre a gagné 13 cents par rapport à la clôture de mardi, frôlant la barre des 85 dollars (84,93) sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres. Idem pour le baril de Light Sweet Crude, en hausse de 4 cents à 75,27 dollars pour le contrat de novembre dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). Ainsi, cette hausse des prix qui se maintiennent entre 60 et 70 dollars/baril depuis le début de l'année en cours, si elle allège un tant soit peu le Trésor public au vu de la fiscalité pétrolière attendue, n'a pas pour autant stoppé la planche à billets enclenchée en décembre 2017 afin de combler le déficit budgétaire. En effet, le déficit budgétaire prévu par la loi de finances pour 2018 s'élève à 2 107 milliards DZD, soit environ 18 milliards USD, et pour atteindre l'équilibre, il faudrait que les cours des hydrocarbures prennent quelques dizaines de dollars supplémentaires pour générer des revenus qui permettraient de prélever autant de recettes fiscales. La dernière situation monétaire publiée par la Banque d'Algérie (premier trimestre 2018) indique que le volume des titres émis, au titre de l'article 45 bis de la loi sur la monnaie et le crédit, est de 3 585 milliards DZD (2 185 milliards décembre 2017). C'est-à-dire, que la Banque d'Algérie a déjà imprimé au moins 1 400 de milliards DZD cette année pour subvenir aux besoins financiers du Trésor public. Dans ce contexte, il convient de rappeler que le budget de 2018 a prévu, sur la base d'un prix moyen du baril du pétrole à 50 dollars, des recettes de l'ordre de 6 496 milliards DZD contre des dépenses de 8 628 milliards DZD. La hausse des prix du pétrole devrait permettre d'engranger plus de recettes au titre de la fiscalité pétrolière mais, ils n'ont pas atteint le niveau qui permet d'équilibrer le budget de l'Etat, lequel se situerait à hauteur de 110 dollars environ. L. H.