Le déficit du trésor public en baisse de 78% Grâce au nouveau régime fiscal adopté et à la reprise des cours du pétrole, le trésor public sort de la zone critique. Les chiffres émanant hier du ministère des finances le confirment. En effet, les recettes de la fiscalité ordinaire ont enregistré une forte hausse de l'ordre de 75% durant le 1er semestre 2017. Concrètement, il s'agit de 2500,8 milliards DA engrangés par le trésor public. C'est ce qui ressort d'un bilan établi par le département de Raouya repris, hier, par l'APS. En 2016, il a été enregistré pour la même période une recette de 1433,4 mds DA. Dans le détail, on apprend que les ressources ordinaires sont composées de recettes fiscales ordinaires (1433,6 mds DA contre 1335,8 mds DA), de recettes ordinaires (137 mds DA contre 94,62 mds DA), des recettes d'ordres, dons et legs (15 millions de DA contre 21 millions de DA) ainsi que des recettes exceptionnelles (930,4 mds DA contre 3 mds DA). Quant aux recettes de la fiscalité pétrolière réalisées toujours au 1er semestre 2017, elles sont également en hausse de près de 27% par rapport à la même période de 2016. Entre janvier et fin juin 2017, les recettes fiscales pétrolières recouvrées ont augmenté à 1121,3 milliards de dinars (mds DA) contre 883,14 mds DA sur la même période de 2016. Cette hausse intervient dans le sillage de l'augmentation des cours pétroliers qui avaient largement dépassé les 50 dollars au 1er semestre, sachant que la Loi de finances 2017 (LF 2017) a été élaborée sur la base d'un prix référentiel de baril de pétrole à 50 dollars. La LF 2017 table sur une fiscalité pétrolière annuelle de 2200 mds DA. Ainsi, les recettes budgétaires globales effectivement réalisées ont atteint 3622,05 mds DA contre 2.316,6 mds DA, en hausse de plus de 56% entre les deux périodes de comparaison. La LF 2017 prévoit des recettes budgétaires annuelles de 5635,5 mds DA. Pour ce qui est des dépenses budgétaires effectivement engagées entre janvier et fin juin 2017, elles ont connu un recul de plus de 5% par rapport à la même période de 2016. En effet, elles se sont établies à 3876,5 mds DA contre 4100,3 mds DA avec un recul à la fois des dépenses de fonctionnement et celles d'équipement. Les dépenses de fonctionnement ont diminué à 2473,16 mds DA contre 2527,7 mds DA, en baisse de 2%. Quant aux dépenses d'équipement, elles ont reculé à 1.403,3 mds DA contre 1572,5 mds DA, en baisse de près de 10%. La LF 2017 prévoit des dépenses budgétaires de 6883,2 mds DA. Grâce à l'amélioration des prix du pétrole, constatée depuis le mois de juillet 2017, le déficit budgétaire sera effectivement atténué. D'ailleurs, il a fortement diminué au 1er semestre 2017 comparativement au même semestre de l'année précédente. Le déficit a été de 384 mds DA contre 1769 mds DA, en baisse de l'ordre de 78% entre les deux périodes de comparaison. La LF 2017 a prévu un déficit du Trésor public de 1297 mds DA sur l'année en cours. Ces données confirment que l'Algérie est réellement sortie de la zone de turbulence et devra donc aller de l'avant pour assurer de manière durable les équilibres budgétaires, préserver le matelas des réserves de change et diminuer l'énorme déficit de la balance de paiement qui a dépassé les 12 milliards de dollars durant le premier semestre 2017. Avec les prévisions optimistes de l'Opep et de l'AIE ainsi que de la Banque mondiale de reprise des cours du pétrole durant l'année 2018, l'Algérie pourra réellement réaliser un excédent dans sa balance commerciale, comme ce fut le cas durant plus de 10 ans, à condition de maintenir l'actuel régime de limitation des importations, de diminution des dépenses publiques et de la poursuite des réformes économiques engagées depuis 2014.