C'est le match que tout le monde attend, mais ce sont les «Reds» qui ont le plus à perdre : Liverpool reçoit Manchester City avec l'ambition de maintenir en vie ses rêves de titre, cet après-midi (16h30). En ce moment, on ne fait pas mieux en Angleterre : «Reds» et «Citizens» sont tous deux invaincus en Premier League, à égalité de points, le champion en titre, City, prenant l'avantage grâce à son impressionnante différence de buts (+18 contre +12). En dépit de sa victoire en quarts de finale de la Ligue des champions la saison passée et de son bilan contre Pep Guardiola (7 victoires à 5, 2 matchs nuls), c'est pourtant Jürgen Klopp qui semble le plus fragile. Battu à Anfield par Chelsea en Coupe de la Ligue dans une compétition sans réelle importance, Liverpool a enchaîné avec un match nul à Stamford Bridge en championnat (1-1), avant de s'écrouler à Naples mercredi en Ligue des champions (1-0). Bousculés tout le match, les «Reds» font sans doute les frais de leur excellent début de saison, marqué par un départ en fanfare avec six succès en six journées. «Nous voulons montrer une réaction», répète le coach allemand. «Je ne voulais pas perdre à Naples, mais si vous me demandez, la meilleure préparation (pour aujourd'hui) c'est de perdre un match.» Si Liverpool a déjà battu City trois fois en 2018, la forme des troupes d'Anfield reste une grande question après leur mois de septembre chargé et le passage à vide de Mohamed Salah. L'Egyptien, auteur de 44 buts lors de sa première saison, ne retrouve pas le fond des filets avec la même régularité (3 buts en 10 matchs cette saison). «Être nous-mêmes» «C'est une situation complètement normale, rien d'inquiétant », dédramatise Klopp. «Je suis complètement détendu avec ça.» Dans le vestiaire, cette relative méforme fait en effet sourire, au point de devenir un sujet de plaisanterie. «Je lui dis : Mo, il ne faut pas marquer comme ça seulement pendant un an et il me répond Tu as raison ! On en rigole. Si quelqu'un peut gérer la pression, c'est bien Mo», confie ainsi le milieu Georginio Wijnaldum. Reste que le problème pour Liverpool ne réside pas forcément dans le tonus du trio infernal Salah-Firmino-Mané (9 buts à eux, dont 3 en championnat), mais plutôt dans la capacité de l'équipe à repousser les vagues mancuniennes. Avec déjà 21 buts en sept journées, dont cinq au compteur de Sergio Agüero et quatre à celui de Raheem Sterling, les «Citizens» continuent de faire sauter les défenses, jouant avec la même assurance que la saison passée. Guardiola, peut-être échaudé par ses changements tactiques infructueux la saison dernière en quart de finale de C1, insiste : City, cette fois, restera City. «Nous devons défendre. Mais pas au niveau de l'approche, car c'est ennuyeux. Nous devons être nous-mêmes», lance le Catalan. «Dans ce genre de match, nous devons être nousmêmes », martèle-t-il, arguant que l'importance d'une défaite était relative à ce stade du championnat. Mais Klopp, a cette fois, un sérieux atout dans sa manche. La défense des «Reds», avec la recrue Alisson dans les buts, est désormais la meilleure de Premier League (3 buts encaissés, ex aequo avec City)... «Nous devons faire de notre mieux pour les tenir à l'écart de notre but», estime Klopp. «Ce sera difficile. Mais pas de problème, ça, tout le monde est au courant.»