Le Premier ministre et secrétaire général du Rassemblement national démocratique, le RND, Ahmed Ouyahia, reçoit aujourd'hui, dans l'après-midi, au palais du Gouvernement, ses trois partenaires de l'Alliance présidentielle, à savoir le secrétaire général du Front de libération nationale, Djamel Ould-Abbès, le président du Mouvement populaire algérien, Amara Benyounès, et le président du parti TAJ, Amar Ghoul. Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - Cette rencontre au sommet des partis de l'Alliance présidentielle a pour ordre du jour officiel «l'avant-projet de la loi de finances pour 2019». Exactement comme c'était le cas fin 2017 concernant la loi de finances complémentaire pour 2018, les quatre partis de l'Alliance qui ne se sont plus réunis à ce niveau depuis, devront arrêter une position commune, qu'adopteront l'ensemble de leurs députés respectifs à l'Assemblée populaire nationale, tant au niveau de la Commission des finances, lors des débats que, bien sûr, à l'occasion de la séance du vote dudit projet de loi. Ceci étant, ce sommet de l'Alliance n'aura pas que la loi de finances pour 2019 comme sujet de préoccupation. Evidemment, l'affaire Bouhadja occupera une bonne partie des discussions entre le quatuor qui dirige l'Alliance. Le FLN, le RND, le MPA et le TAJ qui ont fait montre d'une solidarité sans faille depuis le début de toute cette affaire au niveau de l'Assemblée, le 26 septembre dernier, tant au niveau des états-majors des partis que de leurs groupes parlementaires respectifs, n'auront aucun mal à s'entendre sur l'identité du futur président de l'APN, dès lors que, comme pour la décision de destituer Saïd Bouhadja, le choix de son successeur sera tranché par Abdelaziz Bouteflika. Un «candidat unique» qu'il s'agira de plébisciter lors de la séance plénière spéciale de l'Assemblée devant intervenir après-demain mercredi. L'Alliance présidentielle aura d'ailleurs, paradoxalement, trouvé en cette affaire Bouhadja l'occasion de se réconcilier et de se reconstituer ! Mis à part, en effet, des rencontres bilatérales régulières entre les deux responsables des deux principaux partis, Ould-Abbès et Ouyahia, cela fait des mois que les «Quatre» ne se sont pas réunis ensemble. Le «front populaire solide» ainsi que la position du MPA de Amara Benyounès, seul à ne pas encore s'exprimer publiquement sur le cinquième mandat de Abdelaziz Bouteflika, en sont les raisons principales. Il faut rappeler, en effet, que le FLN, le RND et le TAJ ont officiellement exprimé leur soutien au candidat Abdelaziz Bouteflika en prévision de la présidentielle d'avril 2019. «Nous avons déjà eu à exprimer publiquement notre soutien à la candidature de Abdelaziz Bouteflika pour la prochaine élection présidentielle», ira jusqu'à dire Ahmed Ouyahia lors de sa dernière conférence de presse, tenue le 6 octobre dernier à Zeralda en marge d'une activité du RND. Une conférence qui, pour rappel également, était programmée, essentiellement, pour permettre au Premier ministre de signifier «sa fin de mission» à Saïd Bouhadja et de lancer deux autres messages en direction de l'opinion nationale et internationale : «Pas de dissolution de l'Assemblée» et «pas de report de la présidentielle qui se tiendra dans ses délais, en avril 2019». Deux annonces phares que Ouyahia ne pouvait faire sans en avoir été autorisé, voire chargé de le faire, par Abdelaziz Bouteflika lui-même, étant deux prérogatives exclusivement réservées au président de la République… K. A.