Le Premier ministre et secrétaire général du Rassemblement national démocratique, Ahmed Ouyahia, a reçu, jeudi dans l'après-midi, le secrétaire général du Front de libération nationale, Djamel Ould-Abbès, avons-nous appris de source sûre. Cette rencontre, qui a eu lieu au palais du gouvernement aura duré près de deux heures et avait pour ordre du jour «la situation générale dans le pays», ajoute notre source. Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - Pour rappel, une rencontre similaire entre les deux hommes avait eu lieu en juillet dernier et annoncée publiquement par le Premier ministère. Ce n'est pas le cas du tête-à-tête de ce jeudi qui s'est tenu loin des feux de la rampe. «Cette rencontre entre les deux responsables des deux principaux partis du pays, membres de la majorité présidentielle, convenue de longue date, a eu à traiter de tous les sujets liés à l'actualité nationale», nous ajoutera encore notre source. «Mieux, il a été convenu de coordonner les actions et le travail des deux partis, le FLN et le RND et à tous les niveaux». Notamment, croit savoir notre source, en prévision des échéances parlementaires à court terme, à savoir l'examen, par le Parlement du projet de loi de finances adopté mercredi dernier par le Conseil des ministres, mais aussi, et c'est le plus important, «en prévision des prochaines élections présidentielles». Le FLN, comme le RND ayant, pour rappel aussi, définitivement tranché leurs positions officielles respectives par rapport aux présidentielles d'avril 2019 en soutenant la candidature de Abdelaziz Bouteflika. Ceci étant, la rencontre entre Ouyahia et Ould-Abbès d'avant-hier jeudi a eu à se pencher sur la crise qui secoue la Chambre basse du Parlement, ou ce qu'il convient d'appeler «l'affaire Bouhadja». A ce propos, et selon notre source, le cas du président de l'Assemblée aura été tranché en haut lieu. «Les députés du RND, du MPA, de TAJ, ceux du groupe des indépendants en plus, bien sûr, du groupe FLN ont été instruits pour signer la lettre de retrait de cofinance signifiée à Saïd Bouhadja». Selon notre source, il y est clairement signifié à ce dernier de bien vouloir déposer sa démission faute de quoi «les signataires bloqueront toutes les structures et toutes les instances de l'Assemblée». Hier vendredi, en fin de journée, certaines sources au fait du dossier évoquaient, déjà, la collecte d'environ 300 signatures. Autant dire que le sort de l'actuel président de l'Assemblée est définitivement scellé et sa démission n'est plus qu'une question de temps. Selon des indiscrétions, «l'apport » des parlementaires de tous les partis de l'alliance présidentielle avait été inspiré par la présidence. «Ce n'est pas un hasard si les responsables des deux plus grands partis de la majorité, le FLN et le RND ont donné le feu vert à leurs parlementaires respectifs pour mener cette opération de destitution du président de l'Assemblée», nous explique t-on. Le tête-à-tête entre Ouyahia et Ould Abbès aura donc été fatal pour Saïd Bouhadja. K. A.