Une étude évaluative des enquêtes sur le bon usage du médicament en Algérie effectuée par le Centre national de pharmacovigilance et de la matériovigilance (CNPM ) relève que la durée moyenne de la consultation de médecine générale au niveau des unités de soins de base (polycliniques et centres de santé) est de 4 minutes 46 secondes. Cette étude réalisée dans le cadre des activités du CNPM avait pour but de «diagnostiquer, évaluer et proposer des correctifs en matière du bon usage des médicaments en Algérie et de faire un suivi», selon la directrice générale du centre, le Pr Nadjat Loumi-Mededjel qui rappelle le rôle du CNPM qui consiste à organiser un système de détection, d'évaluation, de gestion des risques en matière de médicaments, de vaccins et de dispositifs médicaux, de plantes, de produits cosmétiques et de réactifs ainsi que la promotion de l'usage rationnel des médicaments et prévention des erreurs médicamenteuses. Selon la directrice générale, cette étude de la situation en Algérie s'inscrivant dans le cadre de l'usage rationnel des médicaments, a été réalisée par des enquêteurs formés par le CNPM au niveau de 20 wilayas du pays et a ciblé les consultations de médecine générale des unités de soins de bases et des officines de proximité. «Un jeton de traçabilité a été remis aux patients sélectionnés qui a permis le suivi du patient de la consultation à l'officine et de noter les déperditions», a encore expliqué Pr Loumi. Il en résulte que la durée moyenne de consultation est de 4 minutes 46 secondes et que la durée moyenne de la dispensation des médicaments était de 8 minutes en raison de l'utilisation notamment de la carte Chifa. Le temps consacré donc à la consultation est relativement court si on le compare à celui dispensé par les médecins généralistes en France par exemple qui est plutôt long avec une moyenne de 16,4 minutes. Et pour ce qui est des indicateurs de prescription des médicaments par consultation, il est en moyenne de 3 médicaments avec un taux moyen de médicaments prescrits en DCI (dénomination commune international) de 33,90% des cas. La moitié des médecins généralistes prescrivent un antibiotique avec 50,05% alors que les injections sont données dans 12,95% des cas. Quant à la situation qui prévaut au niveau des officines, 90,75% des médicaments prescrits sont effectivement délivrés contre seulement 9,25% de médicaments non délivrés. Les causes de la non-délivrance de ces médicaments est leur disponibilité à la maison dans 26,15% des cas contre 24,18% en raison de leur cherté et 22,98% des cas du fait que les médicaments prescrits sont non remboursés. Et si le problème d'étiquetage ne se pose pas du tout dans notre pays car 100% des médicaments sont correctement étiquetés, la non-disponibilité des médicaments à la pharmacie occupe les 30,58% des cas selon toujours l'étude du CNPM qui fait état d'une prise de conscience chez les malades du fait que 88,68% connaissant correctement la posologie. Le rôle du pharmacien dans la substitution des médicaments et la délivrance des génériques (sous leur dénomination commune internationale) inscrits à la Nomenclature des médicaments, sur une prescription médicale où figurent des médicaments dits «princeps» est reconnu conformément à l'article 145 du Code de déontologie, mais ce droit, apparemment, n'est pas bien utilisé et ce sont les résultats de cette enquête qui le confirment avec un pourcentage de médicaments substitués ne dépassant pas les 16%. Quant aux médicaments prescrits par l'ensemble des médecins exerçant au niveau des différentes polycliniques et centres de santé et remboursés par la Cnas, ils s'élèvent à 74,48% sur l'ensemble des médicaments dispensés. Enfin, il est à noter que les résultats de cette étude renseignent à coup sûr, sur la qualité des soins de base dans notre système de santé ainsi que l'usage des médicaments qui nécessite bel et bien des correctifs. Ilhem Tir