Présidentielle 2019 ! Moi, pas question de me prononcer avant d'avoir écouté le dernier… … Mazouni ! Ce qui a changé ces dernières années en Principauté ? Avant, tu pouvais encore te poser cette question, à la suite de feu Boudiaf : «Où va l'Algérie ?» Aujourd'hui, tu ne peux plus te poser cette question ! Parce qu'entre-temps, les règles de la circulation routière ont connu de profonds bouleversements. Il y a eu de nouvelles routes. La plus célèbre d'entre elles, l'autoroute Est-Ouest. Il y a eu une réforme du code de la route. Des plaques nouvelles ont fait leur apparition. La circulation alternée a été mise en place. Voie rapide pour certains véhicules. Voie lente pour d'autres. Et interdiction formelle de circuler pour tout le reste. Les restes du parc ! Dans ce contexte de chamboulements, de profondes restructurations de la mobilité des Dézédiennes et des Dézédiens, on comprendra alors aisément que venir poser la question «où allons-nous ?» est franchement malsain. Voire tendancieux. Eh oui ! Cela pourrait trahir une volonté manifeste de ralentir le flux du trafic ! Peut-être même plus grave, de l'immobiliser. Alors ? Ils auront l'air malin ensuite, les gus, à se poser la question «mais où va la Dézédie ?», bloqués dans un bouchon ! Car le danger, c'est celui-là aujourd'hui : le bouchon ! Les pouvoirs publics ont fortement investi pour désengorger nos villes, supprimer les points noirs qui pourrissent le quotidien. Entre autres investissements, les feux tricolores. Le feu vert. Le feu orange. Et la star, le feu rouge. Des savants, des ingénieurs ont planché sur l'organisation de ces feux. Des experts étrangers ont même été commandités. En retour, il ne faut surtout pas freiner cette tâche colossale avec nos états d'âme de petits automobilistes du dimanche. Oups ! Je voulais écrire «du vendredi» ! A trop le faire, nous nous exposerions fatalement et logiquement à des sanctions. Comme le retrait de points et de permis. Et l'immobilisation du véhicule. Qu'aurions-nous alors gagné dans cette affaire, avec nos interrogations saugrenues, mal placées ? Tout bêtement rester coincés dans nos maisons, au salon ou dans la cuisine à ruminer entre nos lèvres «mais où va le pays ?». En ayant tout de même pris soin, pour couvrir le murmure, de brancher la télé sur la bonne chaîne, avec le son monté à fond ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue. H. L.