Les dossiers de restitution des crânes de résistants algériens conservés au Muséum national d'histoire naturelle de Paris et de récupération des archives détenues par la France avancent, certes, «lentement» mais «sûrement». M. Kebci - Alger (Le Soir) - L'aveu est du ministre des Moudjahidine qui estime, que ces deux dossiers avancent mieux que les deux autres, objet de négociations et de discussions avec la France, à savoir l'indemnisation des victimes des essais nucléaires français dans le sud du pays et la question des disparus algériens durant la longue nuit coloniale française dans le pays. Tayeb Zitouni qui était l'invité, hier lundi, du forum de la chaîne 1 de la radio nationale, a, concernant le dossier de la récupération des archives, affirmé qu'il s'agira dans un premier temps, de récupérer des copies de ces archives avant de recevoir les versions originales, estimant que les plus importantes des archives sont au niveau du pays à travers notamment les innombrables centres de torture et de détention, les charniers que l'on découvre encore de nos jours. Autant de pans de notre glorieuse guerre de libération nationale et de la longue période coloniale l'ayant précédée dont, il s'agira, selon lui, de transmettre la portée aux générations postindépendance. Pour ce qui est des crânes de résistants algériens, Zitouni affirme que le dossier avance tout aussi lentement mais sûrement avec, d'ores et déjà, la reconnaissance de 31 d'entre eux, faisant part du refus d'une proposition française concernant le sujet d'indemnisation des victimes des essais nucléaires français en Algérie. Le ministre des Moudjahidine a, par ailleurs, estimé à 2 200, le nombre des disparus durant la guerre de libération nationale, des cas avérés puisque Zitouni appuie son assertion par des preuves matérielles irréfutables, récusant de ce fait, la comptabilité dérisoire française puisque du côté français, on évalue le nombre à une vingtaine, tout au plus. Ceci dit, le ministre parle de quatre commissions mixtes algéro-françaises installées, chacune s'occupant d'un dossier, avec comme dénominateur commun, l'étude du cadre législatif permettant à la France d'accéder aux demandes pressantes de l'Algérie. Car, comme le souligne Zitouni, les relations algéro-françaises «ne sauraient connaître l'essor escompté, et ce, dans tous les domaines, sans le règlement définitif de la question mémorielle entre les deux pays». M. K.