Une alerte a été donnée il y a quelques années sur les risques cardiovasculaires générés par la pollution de l'air et notamment la pollution automobile. En effet 400 000 personnes qui décèdent prématurément en Europe en raison des hauts taux de pollution de l'air et principalement à cause des concentrations d'oxyde d'azote (NOx), des particules fines et de l'ozone. Pour rappel, les particules sont classées en fonction de leur taille. On distingue les particules dites «grossières» appelées PM 10 (diamètre 10 µm, ≥ 2,5 µm), les particules fines PM 2,5 (diamètre 2,5 µm, 0,1 µm) et — on en parle moins, voire pas du tout — les particules ultrafines également appelées nanoparticules (PM 0,1, diamètre 0,1 µm). Ce sont ces dernières particules qui inquiètent car elles ne sont probablement que peu traitées par les systèmes de dépollution actuels. En outre, leur toxicité respective diffère de leur composition et de leurs origines. Selon une étude du cardiologue français Thomas Bourdrel, «les particules issues des sources de combustion carbonée comme le trafic routier ou le chauffage au bois ont un noyau formé d'atomes de carbone pur et sont coiffées à leur surface par de nombreuses molécules toxiques telles que des hydrocarbures aromatiques polycycliques, mais également des métaux dits de ‘'transition'' du fait de leur capacité à initier des réactions oxydatives. En plus de leur composition toxique, les particules émises par le trafic routier sont majoritairement des particules ultrafines, les plus toxiques pour le système cardiovasculaire. Dans les métropoles, le trafic routier — particulièrement le parc diesel — représente 30 à 40 % des émissions de particules et plus de 60 % des émissions de NO2. En zone rurale et en hiver, le chauffage au bois est une source importante de particules fines. Au printemps, les pics de pollution sont très souvent liés aux épandages agricoles, responsables de la formation de particules faiblement carbonées (constituées essentiellement de nitrate d'ammonium et de sulfate d'ammonium) dont l'impact cardiovasculaire est moins important que les particules issues des processus de combustion». Toujours selon l'étude menée par Thomas Bourdrel, ces nanoparticules sont globalement absentes des polluants pris en compte aujourd'hui par les autorités. Plus petites, elles sont pourtant plus dangereuses et représentent plus de 90% des particules émises par les véhicules, chauffages, etc. Les risques liés à cette pollution sont nombreux, explique encore le médecin : infarctus et AVC en tête, mais aussi atteintes du foie, du cerveau, des poumons, de la vessie, ou sur le développement des fœtus de femmes enceintes via un passage des particules à travers le placenta. On peut se demander d'où viennent subitement ces nanoparticules? Réponse sans doute évidente : des système d'injection de plus en plus perfectionnés aux pressions de plus en plus élevées et qui, bien que plus efficaces pour la consommation, génèrent de plus en plus d'infiniment petit, en particulier sur les moteurs diesel. Sauf que ces pressions d'injection sont aussi à mettre à l'actif des moteurs à essence qui émettent aussi désormais des particules. D'où l'obligation depuis cette année de filtres.